Archive pour décembre, 2019

502. Sur La Route Immobile Où Tombe Et Meurt La Lumière : Cercle Deux

Posted in devoration, sacrifice with tags on décembre 21, 2019 by 1000morts

Sous ses pieds le froid absolu du carrelage. Les chants qui se font échos. Ici où des révélations. Voyage sur un radeau de fortune. Tout s’épuise en elle. La clé s’est perdue quelque part sur le chemin. Des silhouettes se croisent. Changent de couleur. Ici tout ment. Les couples se défont, claquent les portes, fendent le verre, éparpillent les ossements. Ici tout est surprise. Les annonciations du repos. Corps étendu sous la bâche, mains croisées sur un cœur, ses crocs qui retiennent les pans d’un manteau, daguerréotypes des fenêtres, meubles de bois sombre, portes vitrées menant aux murs, mains cognées contre les voies sans issue, sa chorégraphie de la fuite, Messaline aux averses d’orage, imagine les images sur la musique des morsures, égrène ses gesticulations, invoque les mineurs des cavalcades, en leurs tunnels de pierre blanche, la poudre aux tombeaux, Messaline voit la lumière tomber et mourir, et dans cette pièce où les mèches sont consumées, les boîtes s’ouvrent sur une grossesse non souhaitée, Messie sur la route, mains étendues sur la peau de chair, dessine des arabesques gravées dans l’éther, la fumée des orientations, les villes anciennes, formes de femmes au bord des territoires, où le blanc est canicule des membres inférieurs, et le noir le double abîme des colombes envolées et des fleurs de l’évanouissement. Ici les fleuves dévorent et sont dévorés. Plaques sensibles sacrifiées aux dieux des lieux infimes. Bruits dans le couloir. Bruits dans le couloir. Bruits derrière les parois de fausse pierre. Ici tout ment. Ici tout ment.

501. Chute Des Roches Du Sacrifice : Cercle Un

Posted in sacrifice with tags on décembre 20, 2019 by 1000morts

Phyllis regarde la pièce à travers ses doigts. La chair presque orange éclairée par le brasier. Cinéma porno permanent des grandes cités lacustres du soleil.

D’ici elle ne peut voir la mare, velue d’herbe, fendue des âmes dorsales.

Elle a chaud où l’anneau l’enserre. Ce fer. La matière qui blesse. Le ciel au fourneau. Mais à travers ses doigts, c’est l’autre monde qui se révèle. Le matériau sonore des interstices. Elle sourit à la forme qui danse. La forme fine et maigre, la forme effacée qui s’étire, et se déplace quand elle bouge les mains, multipliée du songe, habillée de rouge, l’amour sanguinolent des transparences, ici dans la chambre, elle pourrait danser dans sa robe de nuit.

Encore engloutie de rêve.

Tout est calme.

Silence sur la fréquence vampire.

La lumière entre de deux côtés à la fois.

Cette odeur d’été, de ce côté de la maison, la fait trembler comme un oiseau aux aguets.

La montée aux tombes.

Cette odeur de grenier, dans le clapotis des vagues consanguines.

D’ici elle ne peut voir la verrière, ses diamants à six branches consumées de commerce, ses visages plats aux yeux rapprochés, leurs voix suraiguës, l’enchevêtrement des doigts du plomb, en pluie d’averse, contre le vent, essoufflée dans son souvenir, Phyllis frissonne, sa robe aux pans liquides pleut en averse sur le linoléum.

Par ici les maisons regardent les maisons. Vue sur les vallées peuplées de démons.

Chute des roches du sacrifice où la vie s’empoisonne.

Dans sa robe de nuit où les échos nourrissent les cercles concentriques.

500. Souvenir Calcifié Des Anéantissements : Sous L’Angle De La Maison-Sorcière

Posted in immolation, irradiation, meurtre, poison with tags , , , , , , , , on décembre 19, 2019 by 1000morts

L’air est flammes, ici où les géants ont copulé sur les monticules. Lames de volcans. L’aveuglante nudité. Des œufs étranges sous le nid d’étoiles. Alors il n’y avait que du sang rouge dans les tranchées. Des visages interdits tendus vers la lune. Les reflets du poison sur leurs peaux d’écailles. Quelque chose dans la rythmique de leurs cris, la pulsation de leurs griffes, le chant de grillon parmi leurs étincelles internes. Tout près d’ici, le grésillement d’une chair en feu dans une carcasse de voiture. Les abords des ruisseaux nucléaires.

Chute de mondes.

Ici où les racines plongent, où les astres portent un nom, numérotés d’usage, endogames en leurs cryptographies du diable. Coupés des artères, dans l’arrière-boutique du corps, ces silhouettes cyclopéennes s’ébrouent en contrebas de la maison.

D’ores les coquillages s’amoncellent. Pétrole incandescent. Lui qui explose au bain amer. La colline comme un poing serré. Un œil ouvert sur la boîte. Ces fruits aux autres couleurs. Ici où les nouvelles créatures se serrent les unes contre les autres, pour s’échauffer. Sous les pluies acides. Les lignes de basse, réunies en un nuage, rubans de voix, visages qui hantent derrière le verre dépoli. Les enfants s’éveillent au bruit qui claque. Jouent à cache-cache avec le temps.

Et déjà les ossements s’entassent, allongés sur les civilisations pétrifiées, œil ouvert œil fermé, nettoyés à l’alcool. Strates après strates. La fortune des envieux.

Affamés, les seigneurs de la faim négocient leur passage dans un autre monde. Ici où les fenêtres oculaires grésillent au tison de l’appétit. Leurs doubles rangées de crocs saignent au délire de la peau. Caressent les contours d’une ombre. Et entendent les cycles de l’écho.

Ces animaux creusent les fondations, rabattent les monceaux de laitance, encerclent la suie dans les collines creuses, appréhendent les retours maudits, touchent du doigt le chambranle des portes définitivement closes.

Néons de couleur aux bordures.

Mâles déguisés en femelles près de la chandelle allumée.

Ici où tout est flammes.

On pose les bases d’un mensonge de stèle.

Papillons d’yeux sur les paumes de leurs mains.

Vapeur poreuse découpée en bloc.

D’un côté, les pierres s’élèvent ; de l’autre, la paroi s’éventre. Bientôt gagnée par l’herbe et l’ordure, les salamandres de l’autel, les sentiers qui perdent la vue. Falaises déchiquetées longent la voie ferrée. Ici où l’on dresse des fours comme totems des aliénistes.

Ici où mourir signifie retrouver la chaleur.

Par-dessus la colline noire, mil neuf cent vingt-sept, les pierres s’ajustent, les chairs brûlent, plan de travail, factures non payées, et ces hommes qui poussent, tirent et élèvent, barbouillés d’une suée blanche, pour le prix d’un exilé, un qui se multiplie comme un miracle. Eux triturent les viscères. Leurs corps dans la pierre. Leurs corps dans la pierre.

D’une façon ou d’une autre il y a eu pacte.

Portrait d’un crime, recouvert de ciment ; pas de reflet, jamais, de la maison dans le petit étang qui la polit comme un miroir. Rien ici ne se vit.

Buissons de noisetiers. Fosse septique où les enfants se perdent.

Trois générations pour jouer à la roulette russe. Point de guet pour l’entre-deux. Zones d’apitoiement des vents contraires. Quelque chose dans le ciel qui se déchire. Tenir tout au bout des doigts, le serpent luminescent, les regards en plongée, les iris découpés, l’avenue cachée sous les serres chaudes. Le goût du soufre ouvre des portes. Là, tout près de la caverne à la vierge. Planquée comme une chienne le long des marches. Tout ici a toujours été ici.

Et très vite les chambres à part. La séparation des dynasties qui se lèvent. Vue sur les najas. Vue sur la clôture épidermique. D’un étage l’autre, brume napalm du silence.

Ici où l’on bâtit une chapelle, ils atermoient sur leur âme lorsqu’il s’agit de se planter un couteau dans le cœur. Ils ont fait ces caves, ces tunnels aux murs de terre sèche, ces bifurcations, ces étouffements. Ils ont fait ces carreaux bleu et blanc, ces portes-fenêtres et ces pièces du sommeil, ces montées d’escalier de la morsure, ces paliers d’où l’on se jette, ces chambres de scission, et ces dernières marches vers le sommet. Balcon de verre sur la nuit, paratonnerre pour garde-fou, les larmes conductrices d’étincelles.

L’odeur du créosote et du cyanure. L’or blanc des maisons de passe. Toutes pareilles. Buissons desséchés, les hurlements des créatures, deux-façades de la misère, des histoires plein les commissariats, murmures aux veines blanches, ils ont monté des grilles et bâti des dépendances, hululement de l’alcool, fosse commune, l’odeur des bêtes et de la merde, quelqu’un à la fenêtre, dans la strangulation de son monde, un rideau de mains, briser le plomb d’une glace sans tain, et cet animal sans reflet, ses yeux d’images glacés de mauvaise nourriture, un chemin qui monte vers les nouvelles dépendances, et par-delà les grilles l’autre route, entre le grumeau d’une peau rouge et l’alignement pervers des excroissances, le tuyau d’eau glacée, les discussions à rebours, ne pas voir la folie, ne pas sentir l’odeur du cadavre, lui préférer le masque des iris coupés et le rictus des acouphènes.

Ici où l’on bâtit des lignes à haute tension, où les serpents emportent de pleines phalanges, où les murs de mues découpent les poèmes noirs en échardes.

La schizophrénie comme pratique moderne de l’échangisme individuel. Une chambre pour une autre ; passage des fluides corporels d’un étage à l’autre ; transfert des musiques du chambranle ; salles-mausolées aux sarcophages anéantis. Toutes les facettes d’un même diamant faux.

Alignement de pierres dressées ; livres debout dans les bibliothèques de la nuit toujours, face aux cités découpées de persiennes, les statuettes en morceaux, rocking-chair des femmes absentes, et toujours ce parfum, la fleur des respirations nocturnes. Dormir sans paupières. Branlettes sous les tapis de toilette. Spectacles permanents par-dessus les lavabos. Les cuisines mutent en salles de bains. Chambres d’amis où perdure la maladie. Mémoire d’artériosclérose latérale. Mémoire de chapelet. Mémoire du refus et du bannissement.

Faire attention aux pas, aux grincements. Ici où les bêtes viennent boire. Les monticules se font prison. En leur creux coulent les fluides de la viande.

Premières marches vers la porte définitive, l’antichambre des renoncements, goût de métal sous la langue.

Sous la lumière oblique des chambres qui n’existent pas. Boire l’oubli. L’angle précis sous lequel apparaissent les filaments d’aigue-marines. Exaltés par l’accroissement des montagnes oculaires. Comment cerner une maison qui s’échappe de partout ?

Fenêtres de bois vernis. Leurs mécanismes escamotés. Basés sur la domination. Visions du château-fort. Visions des distances. Accumuler les expériences. La sueur et le sang. Petite boîte encastrée à gauche de la grille. Des fleurs à séquestrer. Dormir dans la paille plutôt que rentrer chez soi. Subir les questionnements. Raconter les vies.

Sentir les tuiles sous la main. Des propositions d’effondrements. Être un nuage accroché aux anfractuosités. Et sa robe tachetée de trous noirs, devenir ce qu’on n’a jamais voulu qu’on soit. Deux impasses sur trois. Une chance sur neuf de trouver le sourire.

Elle partout dans les murs, sa disparition dans le monte-charge sur quatre étages, toutes ces morts évitées de justesse, tomber dans l’oublie, faire lire les lignes de la paume, les lambeaux à déchirer, quelque chose du sang qui perle, impossible tu comprends ? impossible mais tu sais ce qui se joue ici, ce qui doit se dire, ces jeux de hasard où l’on fait gagner l’autre, la perte du souvenir comme effacement de la pensée, musique atroce, identification des généalogies, elle donne naissance à son père, ici c’est elle.

Conte de fées de la pauvreté. La maison se bâtit d’elle-même, elle enfante ses coupe-gorges, tout le prix qu’elle y met concourt aux descendances ensanglantées. Elle enfant voit les pierres s’élever d’elles-mêmes, magie des transparences, des maisons identiques, des nourritures pour les porcs. Elle soulève la fonte et succombe aux atours de la dame en noir.

Aux appendices mutilés.

Courir les bras contre soi, contre la montre, vers la gauche contourner l’arbre et retour, s’arrêter avant les territoires interdits, les kiosques de caresses, les attouchements, les prairies gonflées d’étrons, les animaux pleins, les frontières de tous les territoires. Ricocher vers la maison et, devant son visage inverse, voir le fer planté dans la chair. Et les larmes métallurgiques étouffer les cris et les reconnaissances.

Ici où le verre égrène ses visages, constater la couleur, l’absence de lumière, la rambarde qui plante ses échardes sous les ongles, le puits peu profond, fenêtre vers un ciel de nuit, oubliette vers l’infini, quelqu’un s’appuie sur le bois, l’homme aux images, qui se noie dans un fleuve serpent, ici où les tatouages remontent le fil du temps, où les ongles grattent la fine couche d’étain, où les limites sont atteintes, il faut se réchauffer en brûlant les amoncellements.

Au ciel où butent les descendances, il s’offre. Sa tête dans la main. Oiseaux en cage. L’odeur des chiens. Retrouver la vie du ventre.

Elle pleut en nuit sur la verrière. Longue chevelure lactée par deux chiens couchés. Ici dessine les carreaux séparés du plomb des crucifixions. Ici la dame aux poisons ouvre ses chas et déverse les cascades sur les planchers disjoints.

Au plafond du premier, corridor murmurant des daguerréotypes, on épelle le nom et tout doit s’ouvrir, mais c’est la chair qui s’ouvre, c’est la chair qui s’ouvre, la chair sèche des tunnels du remembrement.

Ses mains plaquées contre le verre, marionnettes des territoires, l’épidémie des reconfigurations du souvenir. Ici où les spectres absorbent les débris de plusieurs vies. On n’a pas le droit de dévier de la ligne droite ; vers la chambre ou l’escalier, plongeon dans les puits de verre, les collines verticales, jusqu’au four à chaux, ici où les corps s’espacent dans un nuage de fumée. Cœur magique de vapeur d’eau. Soupirs d’osselets.

Et dans la chambre où la maison se trouve, quelque chose se cache derrière la façade. La prestidigitation de Liz. S’identifier aux bois du lit, de la table, de la coiffeuse, de la garde-robe. Trahir la transmission. Ne retenir que la nuit cloutée, la chambre télévisée, la salle-à-manger des générations successives, tout trahir, tout absorber, elle une amibe à taille humaine, réorganise son champ d’opération en énumérant les bordels militaires de campagne.

À la croisée des chemins, Liz prend des bains de jeunes vierges et refuse les dénégations.

Soupçons déversés par les douves.

Disparition de l’inconvenance. Ne pas pouvoir pardonner.

Ici où le gibet se dresse, il a la semblance d’une maison.

Son ombre jusqu’à l’école primaire. Pseudonyme des revendications. Savoir qu’on porte le nom du verre brisé. Des fantômes coulés dans les hauts-fourneaux. Ici où la chaleur à chaux. Ici où les corps renforcent les parois. Souvenir calcifié des anéantissements.

Souvenir calcifié des anéantissements.

499. Les Pommes D’Ornement Du Diable Et Le Venin Des Liserons : Syphilis Au Souterrain VI

Posted in mutilation, poison with tags on décembre 18, 2019 by 1000morts

Dans l’enchevêtrement des tunnels, elle pose ses regards sur les anfractuosités.

Les serpents qui dévorent.

Redescendre dans l’espace magique des cartes à jouer.

Les échelles qui propulsent.

Phyllis ici où coulent les ruisseaux souterrains, plus proche du sommet pourtant, du sommet de quelque chose, doublé de plomb et de pierres dressées, d’autels du sommeil.

Elle, en son bain de tristesse, emportée par les coulis, remonte les escaliers triples pour inspirer les verreries, les peaux de serpent illuminent son visage, tout n’est qu’un jeu dit-elle, et sous sa main les sphères, le bois pourri des rambardes, les bras et les jambes éclatés, la panoplie humaine enchevêtrée de ronces, et sur ses propres branches les pommes d’ornement du Diable et le venin des liserons.

Ici fleurissent les hécatombes.

498. Son Silence De Chair À La Semblance Des Diagonales : Messie Noire II

Posted in entenebrement, sacrifice with tags on décembre 17, 2019 by 1000morts

Messaline en sa pluie de météores. Son destin de tache invisible. Comme un rasoir enterré révèle sa ligne de mort dans les paumes du monde.

Messie recouvre la maison de nuit.

Petite écarlate, terrain de jeu du néant, alignement des feux de rue, manifestation du vivant, énumération des têtes de clou lumineuses dans leur creux de nuit.

Elle recouvre tout de sa pluie noire.

Imprègne les secrets susurrés, les yeux sans paupière des mères affairées, les encoches et les interstices, le toit d’ardoise, les balcons de béton, la peau squameuse des parois extérieures, et le visage de la maison lui répond, quand au ciel les doubles se cachent les yeux dans leurs paumes, plus rien n’éclaire les enfants sur les sentiers, et les hommes-loups sont là pour faire le ménage.

Messaline Elssler, son chant de lune gibbeuse, pluie accessoire à la semblance des diagonales. Elle a froid en son ciel de lit, clouée aux draps, ses ailes de cuir de chauve-souris agrafées dans la chair.

Messie noire absorbe les folies passagères et impose le silence aux trois étages de l’enfer. Et jusqu’aux huit parois de verre où étincellent les couleurs et le plomb fondu des martyrs, ses clous d’yeux énumèrent les lignées incandescentes des Elssler-Du-Diable.

497. L’Annihilation Permanente Des Nutritions Sacrificielles : Contemplation de L’Ombre Déchiquetante VI

Posted in sacrifice, torture with tags on décembre 16, 2019 by 1000morts

Suspendu au plafond, observant le grenier comme une cuvette, une caverne inverse pleine de stalactites concassées, branches humaines brisées par le souffle du nord, toute cette magnésie empoisonnée énumérée au plancher, et face à lui les deux portes, l’une ouverte sur un rouquin qui se tord, l’autre fermée sur l’amoncellement des shrapnels du souvenir.

Sous ses pieds et la paume de ses mains, le crissement d’un insecte, là de l’autre côté, du côté des éclairs, des signes cabalistiques du ponant, et de toutes les tauromachies des invocations.

Perdu dans les rues, les artères du bois et du plâtre peint, perdu dans la pénombre qui jette ses couloirs dans l’épaisseur du béton, en contre-haut des verrières d’arêtes, là où mènent les monte-plats et les voies de l’est.

Ici vont les prédateurs du naos.

Nile Rossetti, sa lumière intérieur projetée contre un écran de peau, suspendu aux crochets qui descendent du plafond, attend la montée des branches chargées de fruits et l’épanchement des rivières, l’annihilation permanente des nutritions sacrificielles.

Se vêtir d’un homme, se dit-il.

Se vêtir par la voix.

Toucher une chose du bout d’un doigt.

Dans la tristesse et la dévastation, trouver le sang qui monte aux yeux.

Ici sont les corps des dés jetés au visage.

496. Petit Précis De Géométrie Du Diable : Extrême-Nord (12/4)

Posted in etouffement, suicide with tags on décembre 15, 2019 by 1000morts

North s’enfuit vers les prairies peuplées de mouvements. Les kiosques où les vies se nouent des écharpes autour du cou.

Où les arbres lourds attendent le regel.

Ici les connexions se perdent les unes après les autres.

Dans les planches disjointes des lieux de rencontre, collées de muqueuses.

North se perd et se retrouve, face à la maison, toujours en face, devant ce miroir sans tain à l’échelle du monde, dont les yeux morts braquent sur lui leurs volontés calcaires et la parfaite énumération des géométries du diable.

495. Miroir Sans Tain, Parfum Des Élancements Dérisoires : Sous L’Angle De La Maison-Sorcière XIV

Posted in defenestration with tags , on décembre 14, 2019 by 1000morts

Une épaisseur de bois, une épaisseur de chair, plongée seule sous les draps d’un lit de vigueur. Maison de poupées où s’échouent les renoncements, s’accrochent les filaments de quelque chose qui ressemble au passé. Coiffeuse au verre sans tain. Cette longue table face aux fenêtres, face à Byble lovée contre sa colline, cette flaque de ville informe acculée au désert.

Et ce lit double aux formes uniques.

Porte-fenêtre vers les balcons de béton armé.

Leur lune en bouche de colère.

Leur ciel de nuée, d’un gris rose, une pierre précieuse explosée, étalée sur le monde au doigt gras, avancer ici comme cela, avancer dans la chambre, vers les parfums, les odeurs violettes, les morceaux de verre qui ne reflètent rien, ce parfum de trottoir au soleil, le bruit métallique des livraisons de gaz, l’appel aux consommations.

Avancer ici aux balcons des pièges-à-loup.

Porte ouverte sur un monde en cul-de-sac.

Tomber dans le ciel ; en définitive, avancer dans cette antichambre de l’horreur comme une errance en eaux calmes.

Se jeter plutôt que chuter.

Et offrir aux mains tendues autre chose qu’une gorgée d’alcool échangée contre un aller simple au sommet des grues du levant.

L’image des élancements dérisoires et définitifs.

494. Effondrement De Wier Comme Résolution Cryptée Des Codes Nucléaires

Posted in electrocution, irradiation with tags on décembre 13, 2019 by 1000morts

Éclairs du Wendigo.

Sur les toits de paratonnerre, Wier réinvente les activités du siècle de l’atome.

Être couteau, être coupé, être cet être qui devient deux et fout le feu à l’univers.

Il sent palpiter le piquet de fer ouvragé ; toutes ces initiales, comme résolution cryptée des codes nucléaires.

Ces initiales qui énumèrent les dyspraxies du diable.

Ajoutées de labradorites invocantes.

Les sept familles du marais infectieux.

Le tarot de l’horreur.

Debout sur son monde en biais, Johannes Wier et ses généalogies de gravures, dessinées sur sa peau dans une encre de disparition. Les tentacules sous l’épiderme. Sous sa longue robe de tourmaline. Une main au piquet de fer, une autre tendue vers le soleil noir en son ciel négatif. Celui qui tend ses pattes innombrables vers les montagnes oculaires.

Et au creux de ses bras, les mines de calcaire et d’or cyanosé.

Les grandes ailes ossifiées des anciens démons du monde.

Wier comme une ombre portée par la maison des angles perdus, qui s’échappe dans un claquement de fouet et le bruit mouillé d’une vieille chair qui s’effondre sur elle-même.

Wendigos de l’éclair.

493. Chrome Aux Chants Irradiés D’Aurore

Posted in demembrement, poison with tags on décembre 12, 2019 by 1000morts

Sous les regards d’œil unique, Chrome sur la seconde marche.

Ils sont loin, ces escaliers de métal menant aux légendes de l’ordure.

Ces animaux à têtes. Cette porte qui ressemble à de la viande.

S’anime devant lui comme une veine au garrot.

Il sent les piqûres sur sa langue. Ses muqueuses en répulsion.

Chrome sécrète son antipoison dans une arrière-chambre du palais.

Et la main tendue, son costume comme une mue par-dessus la mue, comme un salut vers les anéantissements à rebours, vers le vent inverse des grands champs de pavots, des territoires qui penchent, des boissons désaxées dans la bouche, des morceaux de verre dans la nourriture, il sent les vibrations du prédateur qui calcule. Des plumes qui s’ébrouent dans l’air froid de la nuit. Et des chants irradiés de l’aurore qui recousent les scarifications au petit bonheur la chance.