Archive for the involution Category

526. Boules De Douleur Baissée Vers Les Berceaux Invisibles : Danse 1/2

Posted in involution with tags , on janvier 14, 2020 by 1000morts

Prêtes pour la danse. L’alcool dans leur bouche a le goût du sang ; il lutte pour être avalé, se mêle à la salive, aux bactéries, appuie sur les chairs et la muqueuse des pleureuses. Elles ne la reconnaissent pas. Tout ici ralentit quand les silhouettes tremblotent. Il fait froid. La peau frissonne malgré la fourrure.

Liz nue dans les vents contraires. Appuie sa main sur son front, brûlant de fièvre.

Elle croise les femmes en rang d’oignon. Parmi les claies et les sentiers du désert.

Deux par deux, boules de douleur tête baissée vers les berceaux invisibles insérés dans la terre. Elles dansent des filles de joie, des navettes qui vont et viennent, des fuseaux où tout cesse et tout échoue, souvenirs de brisures, coutures apparentes, main dans la main elles lèvent les yeux et sautent leurs danses d’araignées, filent le parfait amour, tendent des cordages pour piéger les cauchemars.

Liz voit des visages rougis par l’effort, la tension des battements de cœur, les planchers et la dissimulation, elle prend la mesure des espaces, et cette tendresse insoutenable, comme un rasoir mélodieux, sur sa peau l’écartement des parois, Liz descend vers le ventre et c’est le vent qui la porte, chœur de chevelures, pas de deux autour des viscères, son urne bien au chaud, et déjà l’éternuement des poussières, main dans la main, tête baissée vers les petites boîtes effacées, les planchers sourds, et cette silhouette minuscule qui s’évanouit quand chante l’aurore.

362. Candeur Sucrée Tombée Des Plaies

Posted in involution, possession, torture, Uncategorized with tags on février 15, 2010 by 1000morts

Déplacé, SteelSun a laissé une silhouette de cendre, de quoi jouer les Fu Manchu de l’ombre quand retombe la gravité. Il a voulu cette combustion spontanée.

Elle lui a paru plus logique, plus évidente, comme retentissaient les coups sur la tôle. Ce qu’on entend en crise d’insomnie ; derrière le choc de la pluie, l’incessance des paratonnerres.

A toute vitesse, SteelSun recule dans le temps, emprunte des corps, saute de l’un à l’autre, pénètre les carapaces et les toisons, soupèse les grains de beauté, énumère les taches de rousseur, passe les selles de fée au tamis des malformations, SteelSun tératogénèse à toute berzingue et change de conception du monde.

D’un solipsisme latent, la candeur des torturés.

231. Wier-Des-Fondations

Posted in involution with tags , on octobre 17, 2009 by 1000morts

Des plantes ont commencé à lui pousser dessus. Terreau, fumier, bouillon de culture, matrice, vase originelle, racines pourries et humidité morbide, grossesses, réseau souterrain où s’écartent les chemins de traverse, ces dangereux raccourcis vers les zones de cécité, descendances agénétiques, manèges d’atrocités, nourrir et dresser sa production séminale à la longe, Wier-Des-Fondations étend son empire sous la pellicule de peau du tarmac.

222. Dans L’Antre-Miroir De Wier

Posted in involution with tags , on octobre 8, 2009 by 1000morts

Et le basalte devint pierre, ciment, mortier, verre et acier. Et les fleuves s’élargirent en un delta commun avant d’engendrer une mer, puis un océan. Et les palais se firent banlieues, gratte-ciel, centres commerciaux. Et les jardins en terrasses s’amenuisèrent, étouffèrent, s’aplatirent comme une feuille morte mille fois trempée. Et les cadavres revinrent à la terre, fertilisant les fondations, ensemençant les possibles dans les parkings souterrains et les caves en enfilade, les grottes, les cavernes, la Cité-Miroir Sous L’Autre, où règne désormais Wier, sa source tellurique et ses bourgeons de métal. Le premier maire de Byble, en fusion et confusion avec Sa ville.

211. Nile Est Légion, Douves Et Hôtes

Posted in involution, reproduction with tags on septembre 27, 2009 by 1000morts

Les visages autour de lui, tous semblables, avec chacun sa dissemblance envers soi-même, née des infimes variations de l’espace-vitesse.

Nile, légion au milieu de sa multitude, comme une reine entourée d’esclaves, énorme, amorphe, changeante, un reflet holographique dans la masse brisée du miroir de John Dee, celui qui donne à voir et reprend tellement davantage de l’autre.

Les sons lui parviennent, chocs d’enclumes, lampes à acétylène, l’industrie du bruit consommé, les visages se déforment, la chimie pénètre les pores et les parois gastriques, tout l’appareil génital involue et remonte vers l’origine. Nile, virus, reproduit les hôtes pour toucher à l’immortalité.

171. De L’Au-Delà Du Plus Profond

Posted in involution with tags on août 18, 2009 by 1000morts

La chose qui ressemble de plus en plus à un homme, grotesque, comme accroupi sur lui-même, rugueux, passé par la machine qui révèle la nuit, comme fondu sur lui-même, comme un cierge pascal oublié, le cou encore trop long, et cette antenne qui traverse le milieu du front, celle qui lui révèle les monstres cachés dans le réel, dans l’ombre même derrière les ténèbres, ces monstres que l’on respire, qui nous emplissent, qui coupent les ellipses et les gravitations, ces monstres mêmes que l’on rencontre au coin d’une rue et avale d’un trait sans le savoir, recrache à l’expiration et dont on écoute les balbutiements en les attribuant aux marches militaires comme aux saules pleureurs. Nile claudique vers la barrière électrifiée qui clôt son champ de vision. Au-dessus, les sphères chantent ; en son intime le plus profond, elles roulent leurs sanglantes sentinelles.

166. La Sorcière De L’Involution

Posted in involution with tags on août 13, 2009 by 1000morts

Les portes énormes s’ouvrent à son arrivée, Liz-l’Arachne passe les derniers retranchements utérins, vers la montagne de feu.

124. Une Civilisation S’Eveille Et Meurt Dans Son Oreille Interne

Posted in devoration, involution with tags on juillet 2, 2009 by 1000morts

Ces six arcs de cercle et ces quinze droites brisées, assemblés d’une certaine manière, se projettent en ondes alpha et percutent son oreille interne. La conjonction extraordinaire réveille des circuits endormis, des pixels orphelins qui rôdaient dans les trames de son âme, dans les fibres de ses connexions malades. Un alignement de planètes, leurs faces obscures formant, vues sous un certain angle, la silhouette d’un ogre stellaire, une longue colonne serpent ruisselant dans l’énergie noire. Des infra-reptiles lui poussent au long d’une échine, cinq racines qui s’entremêlent en branches et brindilles fractales, jusqu’à former, dans la lumière fade d’une aurore boréale, un exosquelette. Et tout ça grouille de naines et de supernovas miniatures en regard de la configuration générale. Des sites se développent, des populaces s’éveillent, mues par la convoitise et la peur, des civilisations croissent sur le meurtre et reviennent, au fil des vols interstellaires et des courbures de l’espace-temps, en leur croisement d’origine. Remontent le cours de leurs copulations mutagènes. Et se noient dans le précipité dévorant.

118. Au Triple Anneau Des Lunes En Creux

Posted in involution with tags on juin 26, 2009 by 1000morts

Sur le versant plus frais des montagnes oculaires, Nile repose. Il n’a plus de forme, étalé qu’il est dans son ectoplasme des fondations. Nile, inverti total, copule avec le ciel où brillent, côte à côte, l’étoile mauvaise et un triple anneau de lunes en creux. Dans son caisson sensoriel à l’échelle du cosmos, Rossetti éparpille goulûment ses photons en une flaque de pus vital. Et se dore le génome au triple anneau des lunes en creux.