Dans les couloirs de rues noyées de bleu, la perspective des anéantissements le fait sourire. D’ici on voit des bâtiments qu’on ne devrait pas voir. Sous l’angle des mezzanines impossibles, tout un quartier se dévoile, découpé dans la viande, infesté d’insectes, dont se nourrissent les oiseaux, dont les chats se servent pour assouvir leurs bas instincts.
Quartier près des docks, l’odeur des salles où l’on se change, uniformes de marin, foulards noués à la gorge, sur la trace des cordages, l’impiété des balancements, des érections de tertre dans la peau de golem, le clou qui dépasse, sang qui défonce les frontières de l’interdit, pulse aux tempes dans l’odeur des pistes d’athlétisme ; celles qui courent le long des membres, veines atrophiées, ou au contraire dessinant des tunnels à ciel ouvert ; Henry North en quête de hurlements, ceux des transformations dans les grandes cités vides sous la lune, des sifflements de bêtes hors du monde.
Toutes ces longues poétiques de la vie qui fuit, North les a écrites sur Tikal. Muscle qui se bande. Tenir la contraction, chercher le mot qui déverrouille, guetter les parfums d’entrejambe, les phéromones du silence, dans les artères où gonfle le sang et s’épanchent les confessions du crépuscule.