Comme un couloir mausolée, la rythmique du plomb, un conduit encrassé de fantômes.
Ces photogrammes du temps glacé, alignés tant de parallèles et méridiens des urètres contre la vie.
Avancer dans le couloir à reculons vers les douves. Une femme nue seule dessinant des pentagrammes au sol, prête aux affaires. Le chien à tête d’homme, sa langue pendante sur les traces de sabots brûlants. Soupirs en ancien français. Le rire, commerce du Diable. Quelque part au-dessus des corridors s’estompe la marque et les engravements des dieux de la chair, boursouflés dans leur piège.
Ici les hôtes sont interchangeables dans l’éther.
Couloir couleur de marais.
Les affluents de la séparation. La chambre en peau de serpent, simple fenêtre, plus le pouvoir de se parler, vitrine exfoliante, quelque chose d’une tristesse extrême.
Visage de la colère.
Doigts explosés sous les roues. Serpent fin comme du papier d’Arménie. Parfum du silence.
Ici s’endorment les mystères. Anneaux refermés sur eux-mêmes, les crocs plantés dans les gencives, et son venin, son venin dans les pores, extirpé d’un cerveau sans liesse.
Ici gisent les beaux et les promesses. Les poèmes funèbres du sexe. La folie qui se mêle à elle-même. Ils sont venin. Les interrogations des vies africaines. Une vie à canon.
Leurs vies sont venin.
Leurs dégoûts sont venin.
Et aboutissent ici, dans les chambres aux yeux révulsés, derrière les portes qui ne s’ouvriront pas.