Archive pour sinhef zones

140. Glass Au Goût D’Acier Sur La Langue

Posted in catastrophe naturelle with tags , , on juillet 18, 2009 by 1000morts

Imagine un peu ça, mon pote, cette baise énorme, des heures à pilonner, entourés des peintures de copulation avec des cheveux et de la musique planante qui contrôle le cœur du soleil, et cette nana et toi vous vous retrouvez catapultés sur Khalaï en pleine position invraisemblable, figés pour la fin des temps dans cette même position, pris dans la lave et objets d’étude pour des génération de scientifiques obsédés et de touristes égrillards, et toi ta queue à l’air enrobée de cendres fondues, ta mort et ton sexe mariés au milieu des fresques porno des anciens, ça ferait pas une belle image pour l’éternité ?

Glass repose enfin son verre, fixe un instant d’obsidienne la masse informe qui s’est affalée en face de lui, se lève et quitte la table, le bar, enfile les rues et se perd dans le dédale de corail. Vivant. Bruissant. Sucré sous sa langue, la fin d’un arrière-goût proprement dégueulasse estompe indéfiniment son émétique enrobage. Glass pense à ses ciseaux, le carbone et l’eau lourde lui lavent le cerveau tout en fixant le soleil d’acier lever ses oracles au semi-horizon de Sinhef Zone³.

059. Enfant Du Blé

Posted in mort naturelle with tags , , on avril 28, 2009 by 1000morts

Sinhef Zone³, civilisation du blé, de la vie. Le silo du Diamonde itself, l’envers de Khalaï, où ne pousse que le maïs entre les mausolées doublés de plomb. Tim S. Glass, son enregistreur portatif en bandoulière, écoute et capte le bruit du silence qui siffle entre les tiges. L’un, étroit, blanc, velu, léger, dansant ; l’autre, lourd, boueux, méthodique, épais, jaunâtre. Le maïs étouffe où le blé gonfle. Une permanence de l’emprisonnement opposée à la triomphante constance du faiblard.

050. La Mangeuse D’Ombre

Posted in meurtre with tags , , on avril 19, 2009 by 1000morts

Messaline passe de mains en mains, s’exhibe, porte un coup fatal aux glandes cérébrospinales, aux rétines, à tout ce qui fixe son image. Messaline, c’est du mouvement, du pixel changeant dans une belle permanence du doute. Messie, c’est du passé à venir, l’aura de la Danseuse, échancrée, amorphe androgyne dans lequel chaque spectateur plonge le sexe souhaité. Messaline explore, du coup, toute la mécanique commerciale de Sinhef Zone². Les étals des marchands d’esclave, où on l’ausculte, invers et envers ; les salles d’exposition où on ne la touche qu’avec les yeux et par le biais de bras articulés ; les spectacles bruyants de la Ruelle Principale, qu’elle traverse tout du long, d’un loge à l’autre, au fil d’un étroit couloir mais interminable et parallèle à la rue. Messaline connaît tout des tentures qui cachent, des sésames du sexe aliéné, des sous-rires goguenards et des clins d’oeil entendus, des cicatrices et de ce qui se tapit dans les petites boîtes greffées dans les poitrines des marchands de SZ². Tout ça pue à ses narines l’indifférencié, alors qu’elle incarne tous les organes fantasmés. « Peut-être y a-t-il une porte, au bout du Couloir, qui mène quelque part autre que ce plan, s’encourage-t-elle. Un rideau masquant une grille, un Passeur prêt à officier dans telle bifurcation du canal majeur. Ou peut-être n’abandonne-t-on jamais vraiment les plaisirs du troc.

 – Surtout, Messie, quand tu es ta propre marchandise.

 La Prodige Elssler se retourne pour ne scruter que l’ombre projetée par sa haute silhouette. Sur ce mur de briques qu’elle vient à haïr, car il lui est perpétuel. « Qui parle ?

 – Mais est-ce que quelqu’un parle seulement ?

Messie frissonne, elle sent à nouveau les doigts brunis râcler sa peau, les ongles ébréchés entailler le matériau, les deux mains néfastes cueillir sa biologie par la force.

 – Personne ne parle, mais tu entends malgré tout, n’est-ce pas…

Elle sent la pelotte de peur remonter dedans sa bouche et dégorger ses barbelés derrière sa langue. Les tremblements sont une fréquence de la chair parfaitement insoutenable, et Messie, dans un flash, se rappelle de ses contes de fée d’enfance et de l’arme à manier contre la ténèbre. Mais une arme contradictoire : « Soit braquer la bougie vers l’ombre, soit…

 Messaline éteint la lumière et l’on entend ce hurlement.

040. Où L’On Voit Chrome Jeter Un Œil Dans Les Abysses

Posted in demembrement with tags , on avril 9, 2009 by 1000morts

« Les mille morts, ça réagit dans le creuset des pixels orphelins, vois-tu, mon trésor. Ceux qui se baladent, déconnectés, perdus de leur utilisateur, les erratiques, les cryogénisés, les mutants de l’ère industrielle, ceux qui disparaissent dans le tube de lumière aveuglante, qui démembrent l’assemblée des neuf visages, qui trépanent, émondent, remballent et revendent les cadavres réanimés au marché noir de Sinhef Zone³. »