Entrée des lames à rebours. Images des reflets, boucles sonores, sa main posée sur l’eau saumâtre, réflexe des pores qui boivent dans l’obscurité du matin, lumière des soleils blancs, dissonances, et sa mélodie incorporée dans les rayons d’aurore irradiée, consonnes dévoyées sur les nationales secondaires, les routes de la boue, ornières où les corps se relèvent, et dans l’arrière-fond la chanson des souffles, l’emphysème des chœurs antiques, une note plongée dans le feu nourri de la chair, herbe couchée, la foule se rassemble sur le champ des deniers, cet homme qui distribue les cartes, sa bourse pleine d’épées, son cœur au fourreau, pièces de métal sans tain, pendu par les pieds il harangue le public, debout sur son outre vivante, sa baleine échouée au goût de tourbe, il réunit le jury des procès du levant, ici les silhouettes couchées sous le poids des glaives, une image dans la glace des étangs gelés, prononce les sentences.
On dit qu’elle va tomber, dans l’eau froide où déteignent l’ombre et le venin des myrtilles.
Ces milliers d’yeux noirs frottés contre le liège enflammé.
Collés contre eux-mêmes dans la décollection d’un abîme dédoublé.
Ici les têtes roulent, appuyées de mécanismes et de métaux rares. Ici coule l’eau lourde et forte des collines hautes. Mais ici les spectateurs s’unissent dans la vision.
Les phrases se répètent. Les phrases de la lune.
Garder l’eau dans la bouche suffisamment longtemps.
Garder une partie du corps.
Échelle qui descend.
Serpents qui montent.
Échelle qui descend.
Tous les anges se morfondent.
Dans le miroir leurs reflets d’anophèles, sans bruit sans bruit ils descendent aux tombeaux.
Aux tribunes du choix. Où sent l’alcool la bouche des vermines.
La bouche qui choisit. Mais ici convergent les silhouettes du jugement dernier. Et la peur de la chute n’entrave pas l’escamotage des fondations.