Odeur des machineries, l’obscurité s’ébranle dans les tunnels. Des instruments gémissent aux bifurcations de la perte de soi, légère accélération du pouls, elle appréhende les pulsions de la terre, des crevasses sous la pulpe, cris et cercles, elle creuse l’océan sous la colline, ses mains nues, les ongles sales de ténèbre, ici nous sommes, imprégnés du lait jaunâtre des cartons anémiés, ses échos égrenés, bois tes pensées, bois la sève de gratitude, elle erre dans les couloirs de cathéters européens, trop tard pour regretter, trop tard pour remonter dans la piscine, son réservoir d’eau pure sous la maison, du cœur à la montagne, perdu dans son cercle de vapeur, sauna de pierres sèches, ici les rues qu’elle fait la nuit, les rues électriques qui raniment les machines fatiguées, démangeaisons au creux du bras, « j’étais frappée par l’élongation du matin » dit-elle, ces éclats de murènes dans la vue, squelettes dansants sur une peau d’orange, le parfum du piment, ses cheveux ramenés en arrière, Liz aux bras de branches, remonte la sève vers la racine des siècles et des siècles, là où chair et pierre, chemise blanche sur peau blanche, bras levé vers les moulins à vent, le souffle à rebours, sa forme malingre exposant ses maladies aux moteurs obscurs, la faim la faim, test terminal, elle finit sur une feuille de dessins d’enfant, à avaler les couleurs pour trouver la sortie, d’une montagne l’autre, cœurs battus de chiens sans souffrance, nuits de lignes électriques, pluie violette qui retrouve les nuages en contre-haut, vers les biospots de chair humaine, caravane s’ébroue dans les souterrains, de l’étoffe des vitres brisées, courbant l’échine du son, ici assouvissant ses désirs d’asservissement, Liz au cœur-montagne, revient revient sans cesse revient revient d’un étage à l’autre, ici l’enfer aux cercles centrifuges, ses dents que des crocs bras braqué sur la lumière et l’autre derrière le dos, habitude de rock-star, lumière qui se brise aux abords de l’aurore. Elle penche en approchant de l’extrême-centre. Elle penche vers les couleurs sourdes, ses doigts entamés de poudre blanche, elle prend le train en marche, abuse des crépuscules comme on abandonne des chiens trop laids dans une contre-allée de minuit, détruits par l’absence, en quête de colère-serpent, des six cents déplacements de la main qui invoquent, taches blanches taches noires qui se poursuivent, la haine pitoyable, la haine du soleil noir, la haine du retard et des portes dérobées, des enfants ployés sous l’échine, le bruit des moteurs qui s’enclenchent sur les quais vides, de la dernière lune et Liz qui s’ébroue dans l’étoffe même du matin, dans les artères démantibulées d’une essence rare, coups de canon dans la face cachée du soleil, trop tard pour s’éveiller ici, trop tard pour les pièces capitonnées de sève, seul au milieu des foules, cette odeur de train lâché dans la nuit, d’oiseau enflammé de soleil, traces du royaume incandescent, sous l’océan les chemins du lendemain, début de la route, impasse des démons qui s’engagent, machines affolées de songe, tu brilles de couleur se dit Liz, du métal de l’iris, du verre cassé inséré dans la paupière du ciel, quand les reflets sont tessons, s’évasent s’y brillent la chance et la cécité, les longues introductions au parlement des oiseaux.
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511. Oiseaux Enflammés De Soleil, Traces Du Royaume Incandescent
Posted in famine, maladie with tags liz on décembre 30, 2019 by 1000morts506. Wier Coupé Lèche Son Poison À Même La Peau : Cercle Six
Posted in famine, maladie, poison with tags wier on décembre 25, 2019 by 1000mortsNoyau immobile.
Recroquevillé au centre de la chambre, Wier cache son visage. Dehors la lune de coupes, clarté du visage, ici l’envahissement des armées du levant, toutes ces écailles brillantes, ces facettes aux yeux multiples, ces corps fixés par le visage, la cécité des incendies volontaires, et là le ciel noir et la lune de lames, qui recueille et boit les liquidités amères, et recrache en l’intérieur le dross des dominations millénaires.
Wier tombé comme un météore. Une inflammation des muqueuses. L’allumette grattée au goût de soufre. La brume qui sourd des arbres abattus, la lune de veines auréolée d’éclaboussements de vert et de magenta.
Il sécrète son propre poison qu’il lèche à même la peau, luisante de rayonnements.
Derrière les murs les visions inconnues.
Ici la chaleur des dernières extrémités où tout s’éclaire de révélations bleutées de blanc. Ici où guettent les bêtes privées de tout. Enfants des famines, animaux de la peste, l’affûtage des crochets, lune d’argent ramassée sur un coin d’ongle, retombées en pluies chlorées, ici sous le toit qui ne protège pas, Johannes Wier invoque sans bouger la protection de ses dieux d’os.
Immobilité nucléaire.
478. À L’Oubli Des Générations De La Faim : Sous L’Angle De La Maison-Sorcière X
Posted in famine with tags liz, sams on novembre 27, 2019 by 1000mortsPassé la porte du verre, le rectangle découpé, étroit, jusqu’aux sorties grandioses. Vision du béton, de la pierre, du calcaire dont on fait des temples. Ces corps extraits des vallées de pauvreté.
Tout a disparu qui semblait gravé pour l’éternité.
Les proportions du bois sombre.
Toutes ces fenêtres qui ne seraient qu’aux fantômes.
Les portemanteaux en creux. Quelque chose de l’œil unique, déformé par le gigantisme, comme l’éléphantiasis oculaire des maisons-sorcières. Quelque chose qui se concentre ici, dans la poésie amère du passé.
Ces quelques marches menant aux autoroutes du passage.
La terre écœurante. Les noisetiers de chair ; nos noms sur chacun d’entre eux, comme tatouages entés sur des peaux vairon.
L’homme aux yeux tachetés.
Son manteau jaune derrière la vitre du placard ; salle d’attente des atermoiements et des reproches aux enfants, envoyés en larmes dans la forêt qui toujours sépare une maison d’une autre.
Coup d’œil au ciel. Leurs regards descendant comme des clous. Leurs sourires constellations. Les souffles nébuleuses dans l’air frais de l’aube. Attendre le lever du soleil, caféiné jusqu’à la moelle, pour le geste. L’amour des situations.
Ici convergent les lignes de force, et l’oubli des générations de la faim.
448. Glass En Son Cocon Gastrique : Double Abîme Scalpel Éternel II
Posted in famine with tags glass on octobre 28, 2019 by 1000mortsSes visions de soi, toile articulée, une viande proche de la sienne, crocs de la faim, trop de pattes, trop d’abdomens en dehors, des choses qui pendent au plafond, dans les angles absolus d’une pièce qui n’existe pas dans ce monde.
216. Vision De Phylis : Invertébrée
Posted in famine with tags syphilis on octobre 2, 2009 by 1000mortsElle, pointe acérée à la hauteur de l’outre-monde, sa beauté maladive, comme si la faim constamment la tenaille ; elle et ses yeux mangés par la pluie, ses cheveux d’eau lourde et la moiteur de ses aisselles ; elle, déficiente, trébuche sous la poussée d’une gravité molle.
Syphilis, sans colonne vertébrale, évolue loin des cieux de plomb.
195. Quatre Cavaliers Font Un Duc : Famine
Posted in famine with tags wier on septembre 11, 2009 by 1000mortsPartout son cheval noir, l’être antérieur parcourt ses plaines désertes, sa tour sombre déplace son intensité sur le damier. Sans nuage ni incident majeur, sans nuage au ciel sans fond, et où pourtant le soleil tombe et fait un bruit de linge mouillé plaqué sur la peau. Joyau, son bijou interne, la précieuse persécution ne pèse pas lourd dans la balance face au sourire infect de Wier. Au loin les vols sombres. A la dérive sur le fil du jour, son rasoir, ses cheveux en bataille, son corps efflanqué, le Duc fait un avec sa rareté, son envie, sa convoitise. Clair éperon jette l’ombre du cristal sur la ville ; cette menace glissée entre lui et eux ; quelle préséance quand tous sont voués ? Soleil et ciel mêlés. Et toujours la persécution s’efface de ses veines et emplit l’espace. D’or le vent et déjà le vermeil s’est tari ; la pensée lui traverse l’esprit sans en faire bouger les voiles. Arcs-en-ciel pendus comme une tenture devant le placard secret, la chambre petite où l’on peut vivre des années à l’abri de la faim. Briller comme des étoiles jaunes dans le couloir de la mort.