Il fait le signe de la bête et toute la bande est sur lui, barres à mine et crans d’arrêt, satyres de la colère-serpent, six cents tessons de bouteille dans la gueule recousent un nouveau plan du métro dans ses maxillaires, soixante coups de genou dans les boules l’estomac et sur l’arête du nez, six décharges électriques le font bander dur comme fer, poche de sang sur le trottoir, dégoulinant contre la façade de l’immeuble où les gens sont sortis sur leurs balcons, où les figurines du carillon viennent mater le mecton se faire défoncer la tronche et le reste par des enfants du pays. Repus de leur téléviolence à ciel ouvert, ils retrouvent leurs intérieurs et l’organique ascendance des néons : SteelSun a souffert mille morts pour eux et leur rédemption du Golgotha.
Archive pour février, 2010
375. SteelSun > Golgotha > Satyres De La Colère-Serpent
Posted in torture, Uncategorized with tags steelsun on février 28, 2010 by 1000morts374. Rouge Sur Chrome, Le Soleil Des Désossés
Posted in disparition, Uncategorized with tags chrome on février 27, 2010 by 1000mortsSa silhouette parsemée de hérissures comme des clous. Vengeance du contre-champ, douce douleur petit à petit qui atteint les rétines.
Rouge sur Chrome, le soleil des désossés.
Il avance parmi les ronces, s’empiffre de lumière, laisse la lenteur mordre ses bras qui glissent parmi les ronces. « En ces nouveaux territoires je ne suis personne ; en ces nouvelles contrées je ne suis rien. » Les caches d’armes sur l’île Art déco, contrebande des goules, Chrome en manière de coup de soleil, de brûlure d’estomac, ouvre enfin les yeux.
Les vibrations des couleurs, la danse de chaleur qui parcourt les distance, au visage de l’éternel couchant.
L’océan derrière lui, qu’il sent sans se retourner ; devant, la jetée, le ponton, des barques plates, un bâtiment de bois brut en longueur, ensuite un chemin qui se perd en disparaissant derrière une avancée rocheuse, puis la falaise, droite comme un précipice supérieur.
Chrome prend conscience de son mouvement juste avant de s’ébranler. Il hésite à explorer le bâtiment de plain pied, il en subodore les cadavres, les crânes géants qui explosent en aboyant, les fusils planqués cependant, des fusibles d’énergie, assurances sur la mort, des rats infectés, l’expression du contrôle, musiques et cynclintros du blafard, la vermine grouillant dans la paille et les caisses de bois. Il entrevoit les pieds de biche, la gnôle et les antiquités égyptiennes, la volonté du triomphe, occultisme au rabais, spirites en solde.
Chrome prend ses jambes à son cou et s’effondre en un spasme.
373. Passager (10/10)
Posted in immolation, possession, Uncategorized with tags chrome on février 26, 2010 by 1000mortsLe soleil au zénith trouve le Passeur sous un orme, un arbre étrange qui ne pousse plus ici. Un pot de terre cuite est posé à ses côtés, il est assis à l’ombre, appliquant l’onguent sur ses cicatrices. Des lignes rouges sur ses bras et ses jambes, et labourant son torse nu dans la lumière vibrante. Ses cheveux noircissent légèrement sous le poids de l’ombre bleutée.
Encore une chaleur à vitrifier l’asphalte.
Un peu plus loin, les vagues accordent aux engoulevents un autre jour de répit. Une tache rousse s’approche de l’arbre, trottine au milieu des herbes rares, dodeline de la tête, avise une poussée de fraîcheur sous une branche avancée, pas trop proche du Passeur, et s’assied. La chose arrondie se lèche tranquillement les pattes.
372. Vision De Messie Engrossée Jusqu’A La Garde
Posted in reproduction, Uncategorized with tags messaline on février 25, 2010 by 1000mortsSon abdomen explose, elle a tissé des cordages pour la soutenir d’un étage à l’autre, phagocytant les éléments exogènes, les galaxies, les tournoiements, la musique double des monstres du Passage.
Messaline engendre et ses portées grouillent dans un univers en contraction.
371. Au Décalage Des Beautés Mécaniques
Posted in suicide, Uncategorized with tags byble, steelsun on février 24, 2010 by 1000mortsSteelSun n’est plus seul dans son corps, debout parmi les immeubles d’une cité-dortoir, au nord de Byble. Il est en phase de descente et quel est son copilote ?
Le hasard ou la chance ; il place ses doigts sur les commandes, se dit qu’avec un décalage d’un simple centimètre, il peut tout foutre en l’air, bouter le feu à son réel et dire adieu à ses mythologies. Il ne le prend pas mal, sans ignorer qu’un tel décalage, un petit centimètre, peut correspondre à cet autre qu’il ressent, qui le pousse du creux de sa peau, cet indéfini qu’il n’est pas encore. Il a l’odeur du brûlé déjà dans les narines, l’essence, le caoutchouc qui sent la peau humaine qui sent le porc, le bois qui se craquèle, éclate dans l’âtre des séances, la neige tombe dans les bocaux hermétiques et SteelSun, décontenancé, réalise qu’il se tient debout sur le garde-fou.
Un petit décalage, un simple centimètre et c’est l’envol vertical vers l’encastrement.
370. Passager (9/10)
Posted in demembrement, passage, Uncategorized with tags chrome on février 23, 2010 by 1000morts– Ne bougez pas. Ne les regardez pas dans les yeux. Laissez-les s’amuser.
Malgré la lumière avancée, ce ne sont que taches sombres autour d’eux, se fondant et s’extirpant sans logique. Un grondement sourd réveille son foie malade. Et la mort passe devant ses yeux.
Ils restent immobiles un long moment, le regard brouillé par la sueur, des ronces prises dans leurs jambes. L’essoufflement, la fatigue criminelle. Et là, devant, partout, derrière, comme un exosquelette de mastication.
– Non, surtout, ne bougez…
Le Passeur est soulevé de terre et projeté dans l’ombre. Sa trajectoire coupe le cercle et tous se jettent sur lui.
Il n’y a bientôt plus personne pour menacer le Passager, figé dans sa dernière attitude : les bras tendus et le corps en avant. Avec cette tension tenace dans les muscles, preuve que c’est bien lui, même s’il en doute sincèrement, qui a consenti le sacrifice. On ne récrit pas le passé.
Les bruits issus du Passeur sont proprement dégueulasses. On déchiquette sa peau, ses liquides éclaboussent les canines, le serpent de viscères file dans les hautes herbes. Le Passager n’attend pas de savoir si le festin est à leur goût : il se retourne, discrètement et à pas feutrés, commence à franchir les grilles. Elles ont disparu.
Un rire éclate comme un applaudissement.
369. Comment Le Rouquin Trouve Désormais Son Plaisir Dans La Famine Et Le Fouet
Posted in devoration, meurtre, Uncategorized with tags glass, north on février 22, 2010 by 1000mortsCa tintinnabule dans le fourreau de North. « Elle a faim. »
Le Dévoreur grince des dents, bave du sang, du feu, du pus, du foutre, en vain. « Tu n’auras pas ton meurtre. Pas maintenant. »
North sait patienter. Comment dresser les pur-sangs, leur inculquer le goût de l’holocauste plutôt que du massacre, le sens du cannibalisme enseigné aux omnivores. « La décision et l’offre me reviennent. »
Il sent la lame crisser contre le cuir bouilli, cela tient tant du regret que du plaisir, celui d’être fouetté par plus affamé que soi.
368. Vision De Wier En Fourmi-Lion Du Désespoir
Posted in disparition, magie noire, Uncategorized with tags wier on février 21, 2010 by 1000mortsToute sa monarchie réduite à cela : un réfectoire vide aspiré par une âme qui implose.
367. Passager (8/10)
Posted in meurtre, passage, Uncategorized with tags chrome on février 20, 2010 by 1000mortsEt c’est une course-poursuite. L’homme sort une arme à feu de la doublure de sa veste, un objet improbable, chimère de pistolet à amadou, de colt et de visée à infrarouges. Seule l’arme les sauve pendant un temps, des ombres qui glapissent à leur odeur, des mâchoires qui arrachent le vide, de ces espèces de visages qui ne ressemblent à rien. Un moment, le Passager se retrouve à terre, des griffes plantées dans l’épaule, un souffle sur son oreille, et sert déjà son goût de peau sur un plateau d’argent.
Un nouveau coup de feu, l’un des derniers, dégage son prédateur dans un éclair de fumée, d’autres accourent pour leur part du gâteau, et tous deux reprennent leur marathon. Le cimetière défile, arbres, arbustes, buissons tordus par le feu, des flaques nauséabondes reliant les autels, le soleil fléchit, ralentit comme ils détalent encore, évitant des massifs de crocs pour tomber dans un traquenard, des toiles tendues se révèlent vêtements en loques, et toujours le second Passeur entraîne son client, déboîte presque son bras meurtri qu’il ne lâche pas, son silence ne répond qu’aux hurlements de l’autre, une main en avant pointant son tube d’acier, et les grilles s’approchent, reculent, jouent une valse étrange au fil du sentier qu’ils ne peuvent quitter, au risque de se retrouver l’un d’eux.
Le Passager commence à penser qu’il ne doit plus guère rester de balles, et pourtant son guide n’a pas rechargé. Les éclairs jaillissent encore, faisant plier les échines ou déchirant les toisons.
A quelques mètres de la grille, ils sont encerclés.
366. Au Diable De La Vie En Creux
Posted in demence, Uncategorized with tags lodger on février 19, 2010 by 1000mortsSon double dans la croisée de ses bras devant le ventre.
Le maître déchu dans l’entonnoir de sa folie.
Lodger bave du ciment sur les capitons qui l’étouffent. Parfait sa mue mais reste prisonnier de la chrysalide. « A quoi bon ? », se dit-il.
A quoi bon gagner en puissance quand on ne peut même briser un lien de cuir.