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454. Où La Faïence Sonne Le Glas De Toutes Les Fins : Sous L’Angle De La Maison-Sorcière III

Posted in defenestration, fantôme, Uncategorized with tags , on novembre 3, 2019 by 1000morts

Vue des cuisines de l’intérieur.

Sous la peau des ongles, un placard aux ossatures, l’autre à l’évier et l’égout, les canalisations souterraines, tunnels vers les nouvelles créatures, jusqu’aux carrières de l’ombre et du schiste, la crayeuse clarté des cadavres. Tous esclaves du même visage. Figés dans la voussure des épaules, leurs bras comme prolongements des siens, leurs yeux ouverts sur son vide, leur souffle haletant dans sa bouche, leur sang pompé par son cœur de veines.

Deux hautes fenêtres sur le chemin des demi-tours.

Les carcasses du temps jadis. Ne plus savoir où était quoi. Tout tourne, le bois et le métal, la viande et les fragments de ceux qui portaient les pierres. Long ruban humain pétri par la boue et l’incandescence des défenestrations.

Cette pièce presque carrée. Encerclée de faïence. Carreaux bleus des cités bombardées.

Liz ne sent rien ici. Pas le parfum des vernis, bonnets de perles, plastrons de nacres, les armes météores, l’or et le bleu, les pommeau de roche, l’huile qui baigne et anéantit, elle ne sent rien. Ses mains ouvertes comme des antennes. Ses bras trop courts pour caresser les nuages.

Ses pieds trop ronds pour s’enfoncer jusqu’aux nouvelles créatures.

Et ressortir où l’on équarrit la pierre.

La vaisselle baignée de fantômes.

Cachettes de sucrerie. Mangeoire des enfants sans ouïes.

Premier niveau de l’enfer.

443. Sous L’Angle De La Maison-Sorcière I

Posted in disparition, Uncategorized with tags , on octobre 25, 2017 by 1000morts

Matrice convexe, Liz expire son premier souffle derrière les plantations d’amanites et d’anémones. Là où les miroirs se craquèlent et explosent au ralenti sous le sabot des taureaux. Elle vêle son troupeau d’ombres en creux dans la cave de la Maison-Sorcière.

Là où les chiens se nourrissent dans des toiles de jute qui tremblent après leur passage.

Où d’ores les couleurs du nez qui saigne, et déjà le regard de craie noire ne suffisent plus à amadouer les rats et les artifices. Les murs murmurants des couloirs de poussière.

Elle s’y trouve des échos d’inceste. Des branches noueuses perçant la pierre. Des gouttelettes perlant aux pointes. Des humeurs collant aux bacs d’acide.

Et toute cette vie dégoulinante dans les étages intermédiaires. Ces mains qui s’égarent. Ces culs-de-sac qui mènent à tout. La mise en joue du corps. La mise en pièce des organes génitaux. L’éternelle reproduction du même, vision moderne de la parthénogénèse des monstres.

Etendue parmi les flaques sombres, Liz épouse la forme de son âme perdue dans les corridors murmurants de la Maison-Sorcière.

Aux avancées sur la peau, elle oppose la froideur du vin tourné.

Ecartelée, elle pique du nez dans les rangées de pommes véreuses.

La base du triangle se creuse en pointe de flèche.

Liz, sa forme se dilue dans les artéfacts industriels. La craie des carrières. Le poids de la misère en coulures de maisons à un étage, semblables à des dents cariées. Et lentement elle s’efface dans la moisissure de son premier souffle. Et épouse la forme de la Maison-Sorcière. Sa cave comme crypte. Ses celliers comme tentacules. Ses murs de roche comme cantique. Au retour de l’immondice, l’hymne reprend les décombres. Et son corps devient autel sous les collines creuses.

442. Transdéfiguration De Johannes Wier

Posted in sacrifice, Uncategorized with tags on octobre 24, 2017 by 1000morts

Le Soleil gobé, Wier transparaît dans l’âtre. Sa tête au grenier couronnée de Lune ; ses pieds aux souterrains, percés de six et six Étoiles. Sa descente aux tombeaux décuplés. Voyage immobile dans les catacombes.

Couloirs sont veines.

Formes de la cité fractale, la Cité-Sainte, la citadelle fondée sur les douves, le pouvoir appuyé sur des latrines, l’exhibition atroce.

Les Enfers ligotés sur l’autel devant lui, Wier transpercé de l’enfantement. Son visage gonfle. Sa peau se tend, se fendille, dessine des circonvolutions écarlates. Perce ses volcans sous la poussée du désert. Emporté par le contentement et l’extase, Johannes Wier irradie ses becquerels au cœur battant des atomes.

« Mon Œuvre Au Noir. »

441. À Byble Où Tout Renaît Dans Les Crochets-Tarentules

Posted in poison, Uncategorized with tags on octobre 23, 2017 by 1000morts

Dans la fixation des éléments, la cicatrisation des souvenirs, tout se fige et reprend son souffle.

Murmures des nouveau-nés. La double course en hélice atténue les commencements.

Rien n’est écrit qui ne se grave à la faveur de l’aube.

La pleine lune qui flambe, élémentale en son artifice et ses bengales.

Un monde s’effondre sur lui-même et c’est Byble qui renaît, puisant en ses racines pour expulser le soupir d’avant la Nuit. Pour expirer ses membres-demeures. Dénombrer la teneur même de son essence ordinaire. Le répertoire de ses aspérités intérieures.

Tout glisse quand rien ne bouge. Et que la nuit sort ses pointes-venins en crochets-tarentules.

[De Retour Aux Affaires]

Posted in Uncategorized on septembre 27, 2010 by 1000morts

Après plusieurs mois d’interruption pour raisons personnelles (les meilleures du monde), je réactive 1000 morts. Pas facile de ressusciter un cadavre certes exquis mais diantrement complexe comme celui-ci. Nous verrons…

Par ailleurs, je réalise que le rythme « un post par jour » m’est pour le moment intenable. Je mettrai donc en ligne – je l’espère – plusieurs posts par semaine. Histoire de voir, aussi, quel impact une baisse de régime peut avoir sur le récit…

378. Enumération Des Symptômes De La Peste

Posted in maladie, Uncategorized with tags on mars 3, 2010 by 1000morts

Dans le vide aspirant de l’âme qui implose, Wier pense. Les soutanes défilent par vagues, dévoilent leurs ustensiles, les outils du remembrement, les cellules s’organisent en lettres. « Déjà tombés aux vers », articule-t-il dans un piaillement de sexe infantile. Wier sent les odeurs du marais, ses ouailles des roseaux de fonte, qui coulent. Effondrent leurs dynasties du poison. Amassent leurs particules de feu. Et dans la pénombre, c’est la pseudomonarchie de Wier qui énumère ses symptômes de la peste.

377. Dans La Doublure De L’Autre Chrome

Posted in demence, Uncategorized with tags on mars 2, 2010 by 1000morts

Le cœur réduit en cendres, en ce jour de colère, Chrome fait face aux orifices.
Les dépendances regorgent de créatures. S’ouvrent aux premiers venus, les fantômes des flammes passées, dans leurs fourreaux en lamé et les touches pianotantes, des enfants aux yeux fixes, figés dans leurs cygnes, glacés jusqu’aux moelles osseuses, énumèrent des comptines cachés derrière les buissons labyrinthiques. Les princesses du dedans.
Chrome n’est pas encore là, qui attend devant la porte qu’un hypothétique majordome réponde à son butoir. Son échine déjà se hérisse.
Son costume a disparu.
Il ne lui reste que sa peau et l’ombre de la façade.
Et l’arme planquée dans la doublure de son autre personnalité.

376. North Afocal Part Dans Toutes Les Directions

Posted in suicide, Uncategorized with tags on mars 1, 2010 by 1000morts

« On n’a plus le temps de s’effondrer. » Au bar, cette voix sort de nulle part. North a le regard vitreux. Sa rétine n’imprime plus rien. Quelque part en lui, le communisme auriculaire se répand malgré tout, malgré sa soûlographie, en dépit des blocages, des parois internes de son système lymphatique. Une colonie de fourmi passe le long d’une flaque sur le comptoir. Fait un détour, s’en imprègne, repart en zig-zag, shootée aux globules, défoncée aux vomis de stupéfiants. Un nanomorceau d’humanité, reproduit à l’infini, comme dans un palais des glaces.

North émerge mais en miettes. « Humant l’air elle s’élève dans le froid et l’azur des cieux morts. » North à la gueule de bois déteste les puzzles et tout ce qui réactive ses fonctions psychiques engourdies.

« Courir à la chute dans les bouis-bouis de l’armée où l’on trait le lait aigre à l’aune des sergents en bas nylon. » Trop complexe, North veut se tirer une balle.

Ses oeillades afocales se stabilisent. La forme accoudée à ses côtés lui paraît d’abord être lui.

375. SteelSun > Golgotha > Satyres De La Colère-Serpent

Posted in torture, Uncategorized with tags on février 28, 2010 by 1000morts

Il fait le signe de la bête et toute la bande est sur lui, barres à mine et crans d’arrêt, satyres de la colère-serpent, six cents tessons de bouteille dans la gueule recousent un nouveau plan du métro dans ses maxillaires, soixante coups de genou dans les boules l’estomac et sur l’arête du nez, six décharges électriques le font bander dur comme fer, poche de sang sur le trottoir, dégoulinant contre la façade de l’immeuble où les gens sont sortis sur leurs balcons, où les figurines du carillon viennent mater le mecton se faire défoncer la tronche et le reste par des enfants du pays. Repus de leur téléviolence à ciel ouvert, ils retrouvent leurs intérieurs et l’organique ascendance des néons : SteelSun a souffert mille morts pour eux et leur rédemption du Golgotha.

374. Rouge Sur Chrome, Le Soleil Des Désossés

Posted in disparition, Uncategorized with tags on février 27, 2010 by 1000morts

Sa silhouette parsemée de hérissures comme des clous. Vengeance du contre-champ, douce douleur petit à petit qui atteint les rétines.

Rouge sur Chrome, le soleil des désossés.

Il avance parmi les ronces, s’empiffre de lumière, laisse la lenteur mordre ses bras qui glissent parmi les ronces. « En ces nouveaux territoires je ne suis personne ; en ces nouvelles contrées je ne suis rien. » Les caches d’armes sur l’île Art déco, contrebande des goules, Chrome en manière de coup de soleil, de brûlure d’estomac, ouvre enfin les yeux.

Les vibrations des couleurs, la danse de chaleur qui parcourt les distance, au visage de l’éternel couchant.

L’océan derrière lui, qu’il sent sans se retourner ; devant, la jetée, le ponton, des barques plates, un bâtiment de bois brut en longueur, ensuite un chemin qui se perd en disparaissant derrière une avancée rocheuse, puis la falaise, droite comme un précipice supérieur.

Chrome prend conscience de son mouvement juste avant de s’ébranler. Il hésite à explorer le bâtiment de plain pied, il en subodore les cadavres, les crânes géants qui explosent en aboyant, les fusils planqués cependant, des fusibles d’énergie, assurances sur la mort, des rats infectés, l’expression du contrôle, musiques et cynclintros du blafard, la vermine grouillant dans la paille et les caisses de bois. Il entrevoit les pieds de biche, la gnôle et les antiquités égyptiennes, la volonté du triomphe, occultisme au rabais, spirites en solde.

Chrome prend ses jambes à son cou et s’effondre en un spasme.