443. Sous L’Angle De La Maison-Sorcière I
Matrice convexe, Liz expire son premier souffle derrière les plantations d’amanites et d’anémones. Là où les miroirs se craquèlent et explosent au ralenti sous le sabot des taureaux. Elle vêle son troupeau d’ombres en creux dans la cave de la Maison-Sorcière.
Là où les chiens se nourrissent dans des toiles de jute qui tremblent après leur passage.
Où d’ores les couleurs du nez qui saigne, et déjà le regard de craie noire ne suffisent plus à amadouer les rats et les artifices. Les murs murmurants des couloirs de poussière.
Elle s’y trouve des échos d’inceste. Des branches noueuses perçant la pierre. Des gouttelettes perlant aux pointes. Des humeurs collant aux bacs d’acide.
Et toute cette vie dégoulinante dans les étages intermédiaires. Ces mains qui s’égarent. Ces culs-de-sac qui mènent à tout. La mise en joue du corps. La mise en pièce des organes génitaux. L’éternelle reproduction du même, vision moderne de la parthénogénèse des monstres.
Etendue parmi les flaques sombres, Liz épouse la forme de son âme perdue dans les corridors murmurants de la Maison-Sorcière.
Aux avancées sur la peau, elle oppose la froideur du vin tourné.
Ecartelée, elle pique du nez dans les rangées de pommes véreuses.
La base du triangle se creuse en pointe de flèche.
Liz, sa forme se dilue dans les artéfacts industriels. La craie des carrières. Le poids de la misère en coulures de maisons à un étage, semblables à des dents cariées. Et lentement elle s’efface dans la moisissure de son premier souffle. Et épouse la forme de la Maison-Sorcière. Sa cave comme crypte. Ses celliers comme tentacules. Ses murs de roche comme cantique. Au retour de l’immondice, l’hymne reprend les décombres. Et son corps devient autel sous les collines creuses.
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