Archive pour khalai

140. Glass Au Goût D’Acier Sur La Langue

Posted in catastrophe naturelle with tags , , on juillet 18, 2009 by 1000morts

Imagine un peu ça, mon pote, cette baise énorme, des heures à pilonner, entourés des peintures de copulation avec des cheveux et de la musique planante qui contrôle le cœur du soleil, et cette nana et toi vous vous retrouvez catapultés sur Khalaï en pleine position invraisemblable, figés pour la fin des temps dans cette même position, pris dans la lave et objets d’étude pour des génération de scientifiques obsédés et de touristes égrillards, et toi ta queue à l’air enrobée de cendres fondues, ta mort et ton sexe mariés au milieu des fresques porno des anciens, ça ferait pas une belle image pour l’éternité ?

Glass repose enfin son verre, fixe un instant d’obsidienne la masse informe qui s’est affalée en face de lui, se lève et quitte la table, le bar, enfile les rues et se perd dans le dédale de corail. Vivant. Bruissant. Sucré sous sa langue, la fin d’un arrière-goût proprement dégueulasse estompe indéfiniment son émétique enrobage. Glass pense à ses ciseaux, le carbone et l’eau lourde lui lavent le cerveau tout en fixant le soleil d’acier lever ses oracles au semi-horizon de Sinhef Zone³.

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097. Autolames Vers L’Extrême-Centre

Posted in calcification with tags , , , on juin 5, 2009 by 1000morts

Son échec est impossible à assumer. Il a du sang sur les mains – et encore, même pas, juste du vide déferlant. Sa mâchoire coince, grince, son poing se ferme et serre, serre, serre la vie jusqu’à ce qu’elle étouffe.

Chrome n’a plus rien à gagner puisqu’il n’a plus rien à perdre. Ce sera Messaline Elssler, désormais. Son Spirit of Ecstasy brandi avec assurance. Et Rossetti en ligne de mire, comme une ombre à son flanc, une voie de traverse menant tout droit à Khalaï. En évitant ceux qui ne manqueront pas de le poursuivre. En débouchant dans le Plan-Mausolée le plus tard possible, les veines claquant sous la khalaïne, mais les bras portant Messie, ou la mort tellement douce d’une aiguille creuse et d’une goutte d’oubli.

Son costume colle à sa peau, tant il a chaud, tant l’eau le quitte, par les yeux, son sang s’assèche, se calcifie, se solidifie, des tiges couleur carte de visite, adamantium, la régénérescence des générations mutantes. Et Chrome sort de la pièce, descend l’escalier extérieur, démarre sa Stude en pleine lenteur, et rejoint l’autolame vers l’extrême-centre.

070. Le Prix De La Khalaïne

Posted in commerce with tags , , , on mai 9, 2009 by 1000morts

Khalaïne (définition) : dans ses rues traînent les corps de ceux qui n’ont pas les moyens de s’offrir les services des Marcheurs d’Enfer ; attendent la venue de la Petite Mort qui échange ses mains contre la semence dont elle fait, dans ses tubes de précipité, une liqueur nommée khalaïne. Hallucinogène définitif ; se prise, se chique, s’infuse, se consomme sous forme de piqûre, de teinture-mère, de poudre à inhaler. La khalaïne ouvre un passage permanent ; mais l’on revient toujours à Khalaï, où l’on continue d’en payer le prix, passage après passage. Jusqu’à n’avoir plus rien à vendre que son âme.

069. Au-Delà Des Cages

Posted in etouffement with tags on mai 8, 2009 by 1000morts

Khalaï, cité murale, catacombe carcérale, enserre ses petits avec tout l’amour du ver pour la chose déchue.

068. Lodger, Track #2

Posted in marche d'enfer with tags , , , on mai 7, 2009 by 1000morts

Dans la salle la plus reculée du plan Khalaï, une rotonde drapée de velours violet et mauve, les étoiles déchues trempent le plafond de leur voie lactée sure et acide. Les boyaux en réseau de la caste des Marcheurs d’Enfer, rejoignant grottes naturelles et artificielles, se coupaient de chutes d’eau, contournaient parfois des veines minérales et des roches ovoïdes indestructibles. Remontaient, plongeaient, énumérant les cavernes embuées de fumerolles aux senteurs de muscade. Sous le volcan, la terrible vie suffocante des insectes du rêve. Naviguer sur ses lacs souterrains, c’était l’acceptation d’être digéré, restitué à son oubli, de sentir poindre en ses veines la stèle ossuaire de l’ancien sang, de suivre le cours d’un temps bleuté parmi les névés et l’acte de dévisser dans l’obscur. Il y a quelque chose de l’Astoria ici, pense Lodger, qui entame le second mouvement sur ce corps apoplexique.

059. Enfant Du Blé

Posted in mort naturelle with tags , , on avril 28, 2009 by 1000morts

Sinhef Zone³, civilisation du blé, de la vie. Le silo du Diamonde itself, l’envers de Khalaï, où ne pousse que le maïs entre les mausolées doublés de plomb. Tim S. Glass, son enregistreur portatif en bandoulière, écoute et capte le bruit du silence qui siffle entre les tiges. L’un, étroit, blanc, velu, léger, dansant ; l’autre, lourd, boueux, méthodique, épais, jaunâtre. Le maïs étouffe où le blé gonfle. Une permanence de l’emprisonnement opposée à la triomphante constance du faiblard.

042. Vision De Chrome : En Jeune Chien

Posted in technologie with tags , on avril 11, 2009 by 1000morts

Brouillage, neige, brouillard, estompement des électricités statiques, extinction des messages bouclés dans les trop basses et trop hautes fréquences, voie de disparition, ligne de fuite, enlisement, congel des blessures solides, le fantôme du jeune chien de passage qui se lèche les plaies, et le soir qui tombe brusquement au milieu du jour, comme un simeterre.

041. Vision De Chrome : La Vie Dans Les Tombes De Ciment

Posted in passage with tags , on avril 10, 2009 by 1000morts

Le Passeur, celui qui, en smoking et haut de forme 8 reflets, défend les Trépassés des chats rendus sauvages avec son pistolet d’os et d’amadou.

012. Un Stade D’Ames Mortes

Posted in immolation with tags , on mars 12, 2009 by 1000morts

Pour changer de monture, Messaline échange simplement son compagnon.

Arrivée à Khalaï-la-NécroMégaPole, la Cité UltraViolette. Un soupçon de cendres sur son épaule, qu’elle chasse distraitement. Mademoiselle Elssler, le sous-monde, cuir noir, Maîtresse Elssler, sa vie-fouet enroulée autour du cou, bottes brillantes, fourrures et masques, dans les jardins suspendus Messaline Franziska Elssler règne sur les métaux et le mica rouge, et bouge, lente comme le glacier, en donne pour son argent, Messie la condamnée, pend au bout d’une corde dans les champs d’épandage, elle tape dans l’œil, goutte de rosée dans la fleur de mandragore à laquelle, seule, elle fait de l’ombre.

Montée sur la scène de Khalaï, le cimetière en carton-pâte, la Ville-Mausolée. La bouche d’ombre de Messaline Elssler boîte légèrement aux commissures, elle et son ombre, elle et sa pornographie, sur scène, la primitive petite musique de sa nuit entière et opaque, morceaux de verre, couleurs & projections, le tout ourlé de velours rouge dans la boîte noire.

Son fouet claque, sa peau scintille, Messaline impériale fait craquer son tendon sexué, déchire, déchiquette, creuse les âmes bocaux, évide, émonde les mâchoires, assassine les frêles, dépiaute les cachectiques, c’est Yule, c’est Samain, c’est Walpurgis dans la Maison-Aux-Poussières-Mouvantes, c’est le sabbat dans la montagne peu profonde, c’est le feu, Messaline c’est la consumation, Messie la combustion spontanée, l’immaculée conception, l’enfantement dans la douleur, l’art du façadisme appliqué à la descendance.

Messaline Elssler et son talent consommé pour le spectacle, offre son beau cadavre aux yeux dévoreurs.