North est au cœur de l’organe reproducteur. Ses arpèges sur les cordes vibratoires, le slide sur les membres, la perfection. Henry North prend l’avion vers le Grand Sud, et aboutit dans l’Extrême-Centre. Se perd. Prend des raccourcis qui mènent loin, très loin, Ses cheveux tombent dans ses yeux, y mêlent la sueur aux cils, où les larmes s’évaporent avant de toucher le bord des paupières. North, prisonnier d’un espace vide, sur le gril d’une distance¸ sous la force de la pression, fait des bonds de géant et demeure, reste, demeure à son endroit d’arrivée. North ignore comment Passer.
Archive pour passage
143. Les Barrières Inexistantes Sont Les Plus Impossibles
Posted in passage with tags north, passage on juillet 21, 2009 by 1000morts110. A L’Endroit Du Dieu-Ver Rassasié
Posted in devoration with tags core motel, passage, rossetti on juin 18, 2009 by 1000mortsOù est Nile ? Le ver a creusé son propre trou à travers les parois de cigarette des Plans. Tout ce qu’il voit, repu, ce sont des collines de sable et des rochers en forme de géants au repos. Le visage pris dans la dernière hystérie. Des humains d’avant la Lune, le Soleil et toute la cosmogonie délirante des vendeurs de dieux.
Mi-humain mi-mugwump, Rossetti se repasse, dans son cinéma crânien, la scène qui alimentera son prochain métrage. Ce jeune garçon, schloppé dans la chambre du Core Motel, avec l’agent embusqué qui capte toutes les fréquences émanées de lui. Les os craquent, la peau claque, les yeux éclatent : Nile en son repas ne fait pas dans la dentelle. Et le voilà dans un nouveau monde, où personne ne connaît Nile Rossetti, et tout le monde ignore ce dont il est vraiment capable derrière son sourire d’ange charmeur e sous ses doigts de fée électrique.
070. Le Prix De La Khalaïne
Posted in commerce with tags khalai, khalaine, marcheurs d'enfer, passage on mai 9, 2009 by 1000mortsKhalaïne (définition) : dans ses rues traînent les corps de ceux qui n’ont pas les moyens de s’offrir les services des Marcheurs d’Enfer ; attendent la venue de la Petite Mort qui échange ses mains contre la semence dont elle fait, dans ses tubes de précipité, une liqueur nommée khalaïne. Hallucinogène définitif ; se prise, se chique, s’infuse, se consomme sous forme de piqûre, de teinture-mère, de poudre à inhaler. La khalaïne ouvre un passage permanent ; mais l’on revient toujours à Khalaï, où l’on continue d’en payer le prix, passage après passage. Jusqu’à n’avoir plus rien à vendre que son âme.
062. Clôture De Ce Qui Est Ouvert
Posted in mort naturelle with tags passage on mai 1, 2009 by 1000mortsLe mois qui ouvre se clôt, les plaies se referment, c’est la vie des mensonges, la torpeur du canular, le commencent de la fin.
060. La Lanceuse De Tempêtes
Posted in magie noire, munchhausen with tags liz, passage on avril 29, 2009 by 1000mortsSes cheveux roux roulent comme une toux amère sur sa poitrine plate. Liz-la-Tachée, avec sa selle des fées sur le haut du nez. Liz-la-Passoire, ses rousseurs empreintes du soleil hérétique. Née dans la misère, sa richesse taillée à même la roche intérieure. Elle devine et gamberge, déploie ses artifices, sa propre sagesse païenne, murmures ses borborygmes dans sa soupe corticale, comme un ruban qu’elle tord en se contorsionnant. La fumée des six essences, et sa propre septime vapeur du corps, Liz-la-Brume clarté défonce la porte de son origine et, furie, déchire sa peau pour passer à travers.
056. Slough Feg
Posted in sacrifice with tags liz, passage, slough feg on avril 25, 2009 by 1000mortsLiz sorcerise dans son trou dans la terre, ses sept poteries bulbeuses fumant de sept essences, hêtre, if, noyer, pommier, aulne, noisetier et surtout saule. Dieu Du Passage, dieu peint sur les parois internes de Liz, dieu à la corne brisée par la danse, dieu de la trinité idéale : mouvement, changement, simplicité.
Les volutes quintessentielles déplacent les ombrures au plafond et s’extirpent pour embaumer le chemin d’accès, tout juste une fissure dans la paroi abdominale de la montagne qui brûle en son sommet. Les pièges tapis, le carrelage noir et blanc, les portraits aux yeux mouvants, minotaure caché derrière une porte, vampires et fantômes, le dragon charmé et la flèche qui ne manque jamais son but, formule magique, outils qui creusent et déblaient par eux-mêmes, les parties de dés où se jouent la vie d’un homme. Liz, blottie au fond de la montagne sacrée, perpétue ses ensorcellements. Ses trois clés multiplient leurs erreurs d’un éparpillement dans les souterrains, les galeries, le labyrinthe, une conque de déraison. Liz appelle le dieu cornu des anciennes croyances, l’animal humain, son dévouement dans l’ouverture des portes menant aux enfers respectifs. Et l’acier mêlé de sang se goûte dans son rire.
050. La Mangeuse D’Ombre
Posted in meurtre with tags messaline, passage, sinhef zones on avril 19, 2009 by 1000mortsMessaline passe de mains en mains, s’exhibe, porte un coup fatal aux glandes cérébrospinales, aux rétines, à tout ce qui fixe son image. Messaline, c’est du mouvement, du pixel changeant dans une belle permanence du doute. Messie, c’est du passé à venir, l’aura de la Danseuse, échancrée, amorphe androgyne dans lequel chaque spectateur plonge le sexe souhaité. Messaline explore, du coup, toute la mécanique commerciale de Sinhef Zone². Les étals des marchands d’esclave, où on l’ausculte, invers et envers ; les salles d’exposition où on ne la touche qu’avec les yeux et par le biais de bras articulés ; les spectacles bruyants de la Ruelle Principale, qu’elle traverse tout du long, d’un loge à l’autre, au fil d’un étroit couloir mais interminable et parallèle à la rue. Messaline connaît tout des tentures qui cachent, des sésames du sexe aliéné, des sous-rires goguenards et des clins d’oeil entendus, des cicatrices et de ce qui se tapit dans les petites boîtes greffées dans les poitrines des marchands de SZ². Tout ça pue à ses narines l’indifférencié, alors qu’elle incarne tous les organes fantasmés. « Peut-être y a-t-il une porte, au bout du Couloir, qui mène quelque part autre que ce plan, s’encourage-t-elle. Un rideau masquant une grille, un Passeur prêt à officier dans telle bifurcation du canal majeur. Ou peut-être n’abandonne-t-on jamais vraiment les plaisirs du troc.
– Surtout, Messie, quand tu es ta propre marchandise.
La Prodige Elssler se retourne pour ne scruter que l’ombre projetée par sa haute silhouette. Sur ce mur de briques qu’elle vient à haïr, car il lui est perpétuel. « Qui parle ?
– Mais est-ce que quelqu’un parle seulement ?
Messie frissonne, elle sent à nouveau les doigts brunis râcler sa peau, les ongles ébréchés entailler le matériau, les deux mains néfastes cueillir sa biologie par la force.
– Personne ne parle, mais tu entends malgré tout, n’est-ce pas…
Elle sent la pelotte de peur remonter dedans sa bouche et dégorger ses barbelés derrière sa langue. Les tremblements sont une fréquence de la chair parfaitement insoutenable, et Messie, dans un flash, se rappelle de ses contes de fée d’enfance et de l’arme à manier contre la ténèbre. Mais une arme contradictoire : « Soit braquer la bougie vers l’ombre, soit…
Messaline éteint la lumière et l’on entend ce hurlement.
049. La Fée Du Golgotha
Posted in suicide with tags passage, syphilis on avril 18, 2009 by 1000mortsSyphilis, la fée aux mains vertes, la lady en gants blancs, ses gencives violettes, ses prunelles arc-en-ciel, ses pieds aux bouts carrés, ses griffes rétractables, et sa voix, sa voix, sa caverne buccale aux jardins d’épines, son golgotha, son suicide par crucifixion qui n’était qu’un Passage de bas étage.
010. Skylight Repliquant – Létales Contre-Allées
Posted in devoration with tags chrome, passage, skylight republic on mars 10, 2009 by 1000mortsChrome émerge dans la nuit bleue de Skylight Republic…
Il longe les cataractes de briques. Les rues sont étroites, sur Skylight. Si étroites qu’elles ressemblent toutes à des impasses. Mais si longues et hautes que les murs se rejoignent devant, derrière, au-dessus. Et la torsion imprimée par ses yeux au sol de briques creuse la sensation d’un vide sous une pellicule de sable mouvant.
Tout est bleu, de ses iris au brouillard qui masque par interzones les contours des tournants. Skylight c’est ça : l’usine-monde de l’azur. Le lapis-lazuli fœtal, lapis-femelle enchâssée dans son quotient émotionnel, lazuli-mâle concave en sa noirceur, le cocktail de l’Océan-Nuit qui, drainé dans son centre, sépare le peuple élu de l’ivraie.
Pas de sortie, juste ce long tunnel à ciel ouvert – Chrome commence à marquer des traces sur les murs, au sol, tourne, retourne, les dessins s’échappent, s’entortillent entre eux – on voit les endroits où la rue s’est repliée sur elle-même, dénouée, étirée – Chrome transpire – chavire – craque une allumette sur une paroi, ne voit rien que le bleu qui efface les détails, le grain et la silhouette, l’allumette s’échappe, Chrome trébuche et disparaît, escamoté par un pavé, dévoré par la Rue – derrière lui, le mur saigne légèrement à l’endroit du soufre.
Chrome émerge dans le matin bleu de Skylight Republic.
La pluie rouge tombe, ou plutôt repart du sol pour tomber dans le ciel ; elle colore sa vision d’un violet quasi insoutenable. Des lignes d’un noir infiniment fin dessinent les immeubles, ceux-ci presque translucides, de grosses baleines où l’on entreverrait, de l’extérieur, Jonas pique-niquer entre les côtes du cétacé. Des constructions génériques s’empilent côte à côte, dégagent des orifices, effilent des artères, la distance et l’éloignement les relient plus sûrement qu’un peau-à-peau.
Chrome dégage vers la grand-place et débouche d’un coup dans un gouffre sous le soleil. Un espace affolant, des angles jamais droits, une sorte de léviathan en creux face à lui, tout cet oxygène suffocant. «Ils dévissent dans l’abîme», se souvient-il. Une réplique en apnée face au géant d’outre-temps : Chrome rajuste son nœud de cravate et descend, guindé aux entournures mais les mains sèches, les marches en myriades vers le Cube Central.
Pendant ce temps, une ombre qui épouse sa forme achève de se dissoudre dans les létales contre-allées de Skylight Republic.