Archive pour steelsun

439. Des Crocs De Chrome Noir Par Milliards

Posted in metamorphose, vampirisme with tags on juin 26, 2012 by 1000morts

L’alliage de son nom en doublure des cages de Faraday. La maison, trouée de fenêtres, chiens assis sur les toits d’ardoises, prêts aux jugulaires, les capes de soie noire et les mains gantées, SteelSun permanent du grand obscur, son ombre grandit quand se couche le soleil d’acier.

Et jette ses crocs de chrome noir sur les artères fémorales de Byble, escamotée dans la douleur du croissant de lune, sourire de pointes qui s’abat sur les jardins statues.

Les corps se percent de ce qu’ils ne voient pas. Le rasoir entame sa danse-contre-le-temps. Et les nouvelles sombres dans l’oubli.

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404. Peuples De Terreur, Perdus Dans Une Herbe De Démence

Posted in demence with tags on février 19, 2011 by 1000morts

Son royaume d’araignées. Leurs pattes démesurées. Leurs sourires de reptation. Oui, SteelSun verse avec lenteur dans la démence. Oui, son nom change. Oui, la tromperie du soleil sidérurgique, son ombre d’alliage, l’industrie des mensonges. L’acide sulfurique de son nom versé droit dans ses orbites et l’ouverture de ses plaies au plomb liquide.

398. Dans La Couche Du Lion, Le Royaume Des Manticores

Posted in torture with tags , on décembre 20, 2010 by 1000morts

Voici SteelSun couché dans son piège-à-loup. Voyez-le gésir sans percevoir la lumière du dehors frapper son lit, après être passée dans les branches du mûrier, ces rayons de plusieurs verts, des promesses de chaleur. Voyez-le en sa douleur. Il ignore les hautes fleurs bleues au visage penché ; il ne voit que les guêpes, les frelons, toute la domesticité des épidémies. Voyez-le grimacer, se souvenir d’événements qui ne sont pas les siens, pollué des autres protagonistes de cette histoire. Voyez-le, trituré sur sa couche, hanté par Rossetti et ses visions reptiliennes, l’expression pelliculaire de sa colère-serpent. Voyez-le se passer en boucle, projetés sur ses paupières internes, les cauchemars de Rossetti en director’s cut, ses images de greffes à rebours, l’engendrement des chimères, des coutures qui ne tiennent pas. Voyez-le, abattu, gravé au royaume des manticores, noyau planté dans la terre, crevant son propre abdomen pour donner la vie, mais à quoi ?

390. Les Soleils D’Acier Font Un Bruit De Boucherie

Posted in torture with tags on novembre 12, 2010 by 1000morts

Il ne voit pas mais entend.

Les jambes dans leurs cocons de métal, qui s’entrechoquent en passant dans les couloirs.

Ca fait comme deux couteaux de boucher qui s’aiguisent l’un l’autre en s’approchant de sa porte.

Il ne peut qu’entendre, mais sa peau appréhende déjà la glace palpitante et plane. Et l’échappée des fluides qui s’ensuivra.

Et la haute couture, surtout elle, les petits couteaux d’aiguilles, le fil qui devient chair, l’éternel retour des infirmières, la chute des fragments, gonflement des cellules, les parties sur lesquelles faire une croix, les autres qui repoussent toujours, et son supplice d’enchaîné, avec le bruit des jambes dans leurs cocons de métal, qui s’entrechoquent en passant devant sa chambre.

388. Peut-On Souffrir D’Un Espace Qui N’Existe Pas ?

Posted in operation chirurgicale with tags on octobre 29, 2010 by 1000morts

SteelSun désarticulé cherche à couper ses fils dans cette chambre où personne ne gît dans l’autre lit.

Les infirmières font bien attention à ne pas regarder au-delà du rideau blanc qui l’en sépare.

A faire comme s’il s’agissait d’une chambre individuelle.

Cet espace n’existe pas.

Et lui, embaumé sur son plan de torture, ne peut que voir cette forme creusée dans les draps.

Et la suie d’un brun rouge qui en relève le contour.

375. SteelSun > Golgotha > Satyres De La Colère-Serpent

Posted in torture, Uncategorized with tags on février 28, 2010 by 1000morts

Il fait le signe de la bête et toute la bande est sur lui, barres à mine et crans d’arrêt, satyres de la colère-serpent, six cents tessons de bouteille dans la gueule recousent un nouveau plan du métro dans ses maxillaires, soixante coups de genou dans les boules l’estomac et sur l’arête du nez, six décharges électriques le font bander dur comme fer, poche de sang sur le trottoir, dégoulinant contre la façade de l’immeuble où les gens sont sortis sur leurs balcons, où les figurines du carillon viennent mater le mecton se faire défoncer la tronche et le reste par des enfants du pays. Repus de leur téléviolence à ciel ouvert, ils retrouvent leurs intérieurs et l’organique ascendance des néons : SteelSun a souffert mille morts pour eux et leur rédemption du Golgotha.

371. Au Décalage Des Beautés Mécaniques

Posted in suicide, Uncategorized with tags , on février 24, 2010 by 1000morts

SteelSun n’est plus seul dans son corps, debout parmi les immeubles d’une cité-dortoir, au nord de Byble. Il est en phase de descente et quel est son copilote ?

Le hasard ou la chance ; il place ses doigts sur les commandes, se dit qu’avec un décalage d’un simple centimètre, il peut tout foutre en l’air, bouter le feu à son réel et dire adieu à ses mythologies. Il ne le prend pas mal, sans ignorer qu’un tel décalage, un petit centimètre, peut correspondre à cet autre qu’il ressent, qui le pousse du creux de sa peau, cet indéfini qu’il n’est pas encore. Il a l’odeur du brûlé déjà dans les narines, l’essence, le caoutchouc qui sent la peau humaine qui sent le porc, le bois qui se craquèle, éclate dans l’âtre des séances, la neige tombe dans les bocaux hermétiques et SteelSun, décontenancé, réalise qu’il se tient debout sur le garde-fou.

Un petit décalage, un simple centimètre et c’est l’envol vertical vers l’encastrement.

362. Candeur Sucrée Tombée Des Plaies

Posted in involution, possession, torture, Uncategorized with tags on février 15, 2010 by 1000morts

Déplacé, SteelSun a laissé une silhouette de cendre, de quoi jouer les Fu Manchu de l’ombre quand retombe la gravité. Il a voulu cette combustion spontanée.

Elle lui a paru plus logique, plus évidente, comme retentissaient les coups sur la tôle. Ce qu’on entend en crise d’insomnie ; derrière le choc de la pluie, l’incessance des paratonnerres.

A toute vitesse, SteelSun recule dans le temps, emprunte des corps, saute de l’un à l’autre, pénètre les carapaces et les toisons, soupèse les grains de beauté, énumère les taches de rousseur, passe les selles de fée au tamis des malformations, SteelSun tératogénèse à toute berzingue et change de conception du monde.

D’un solipsisme latent, la candeur des torturés.

344. SteelSun > Léthé > Colère Des Tranquilisants

Posted in demence, vampirisme with tags , on février 6, 2010 by 1000morts

Le danger que représente cette fille sur la toile projetée de son corps. Son regard de maniaque à la fin de la bande-image, les cordes qui grincent et s’écharpent, qui saccadent leurs mille thèmes monteurs d’angoisse, et la poursuite la suit longtemps après son départ, SteelSun abasourdi est toujours là, assis, accoudé, sa mémoire a perdu plusieurs minutes de conscience, du sang sur la pointe de ses doigts, la couleur mais non du sien, une voix aigre, des sous-vêtements qui révèlent tout, comme un coeur latent.

La pâleur de ses sous-vêtements, pureté du toucher, le secret bien gardé, l’intelligence des choses cachées.

La ténèbre de ses sous-vêtements, lame qui mord, main sur la bouche, l’échangisme individuel comme forme moderne de la schizophrénie.

Il a son instinct, il flirte avec elle puis c’est l’oubli. Les marques sur la peau. La colère des tranquillisants.

338. Une Fille Au Visage De Mouches Et De Scalpels

Posted in catastrophe naturelle with tags , , , on janvier 31, 2010 by 1000morts

Accoudé au bar, il boit des oreilles la soupe qui sourd du semi-piano dans l’ombre. Les tables sont à peu près pleines, elles lui semblent des canots de sauvetage où les naufragés trinqueraient à la santé du capitaine. Mentir ; se soulager. Tout brûler à la lueur de l’alcool. Noyer tout et son contraire. Entreprendre, sauter, oublier. Permettre à la moelle épinière de faire un tour, s’aérer sur les docks, tracer des rails de chance en élévation. Des vibrations sous ses pieds ; il n’y a pas de métro à Byble. SteelSun ne sait plus qui il est, jusqu’à ce que cette fille l’accoste franco :
– Vous êtes libre ?
– Je suis quoi, pour vous, un gigolo ?
– Vous prenez quoi ?
Le sol commence tout doucement à bouger ; le reste de liquide dans son verre balbutie son Coriolis inversé.
– La même chose. Dégagez.
– J’étais sur un coup, il est parti en fumée entre ici et la porte d’entrée.
– La même chose. Dégagez.
La fille en noir s’assied malgré tout, l’air d’être en paix avec le monde entier, ce qui a le don de le mettre en rogne. Les bonnes intentions, ça sert juste à justifier les pires saloperies, selon lui. Il s’en sort mieux avec une belle gueule qu’avec l’air paisible. Il sent sa chaise se soulever très, très légèrement au rythme des tremblements qui s’intensifient ; la sauce monte de plus en plus, ça lui file un mal de mer terrible. Il angoisse ; la nuit en finira-t-elle jamais avec lui ?
– Vous entendez ça ?
Le grondement ; il n’y avait pas prêté attention.
– On dirait un tsunami dans les fondations de la ville : je gagne quoi ?
– Le maître arrive.
SteelSun la regarde pour la première fois, et le visage de Phylis, extatique, transfiguré, semble habité par les mouches et des pointes de scalpel.