Archive for the mort-vivant Category

467. L’Air Brûle Au Souffle Du Néant : Extrême-Nord (7/4)

Posted in immolation, mort-vivant with tags on novembre 16, 2019 by 1000morts

Il en parcourt les rues comme un rêve.

Une cécité progressive. Celle qui pousse à écarquiller les yeux contre les fenêtres familières, pour ne voir que des cadavres vivants, des onomatopées, des symphonies de corps qui bougent, dansent dans les rayons de poussière, et son obstination à tout montrer, son obsession du dedans. Les donuts recouverts de cafards ; les chambres aux salles de bain communes. Sa petite musique de l’attente et du recouvrement. Elle le fixe, dans les couloirs d’hôpital, rames de métro murmurantes, vers les plages d’infection, rouge fourmi, entraîné vers le fond des entonnoirs, une langue qu’il ne parle pas, un pays trop lointain, un pays bleu comme il n’en existe pas.

Il en voit les rues comme des alignements de droites.

L’air ne circule pas.

L’air brûle aux incendies.

La marque à huit pointes. Dessin sur sa peau quand il passe le point de contrôle ; la vie en suspens quelques secondes ; sa vie secondaire, orphelin des joueurs, errent dans les rues de Tikal comme monnaies du commerce.

Et les sorcières commandent aux armées.

Volant au ciel bleu sur leurs tiges de pistils.

Leurs fauves féroces commandant aux nuées.

À l’assaut des espaces confinés.

Henry North, ici comme ailleurs. Seul dans les foules du soir écrasées de soleil, partage ses secrets dans le souffle du néant.

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386. Chambres Corporelles Avec Vue Sur Un Autre Plan

Posted in mort-vivant with tags on octobre 21, 2010 by 1000morts

Sa tête dans une bassine, la bassine dans ses mains, Lodger ne sait plus où donner de la tête.

Le raccourci l’a laissé sans souffle. Même l’ascenseur lui paraît menaçant. Plein de cadavres hypnotisés par la drogue.

Trop de naissances laissent des blancs dans la tête, des zones de crépuscule, des angles morts. C’est là mais ce n’est pas vu.

Lodger doit pencher légèrement la bassine pour que ses yeux voient plus loin que le bord d’aluminium.

Le prosaïsme de la situation lui échappe légèrement ; il a perdu au change. Mais les corps nus sont bien là, étalés sur leurs tables de fer, accrochés aux sommiers continus. Certains se meuvent doucement ; la plupart sont inertes. Les yeux, cependant : tous les yeux sont écarquillés. Attachés à une réalité qui n’est pas celle-ci.

Leurs matières composent une chambre avec vue sur un autre Plan. Un hôtel étrange à l’échelle d’un crématorium, dont Lodger est désormais le gérant.

Et l’unique locataire.

051. Soie Virale

Posted in mort-vivant with tags on avril 20, 2009 by 1000morts

Le Duc de la Peste trône au milieu du salon, ses bas de soie dépenaillés ne choquent plus personne, au contraire ils sont source de fascination, tout comme ses mains scrofuleuses sous les bagues et sur le pommeau de la cane-épée. Ses dents sont gâtées et créent pourtant l’envie. Ses yeux, châssieux, séduisent et détournent les regards. Son nez a quasiment disparu au fil des siècles ou des opérations, ses oreilles ploient sous la gravité de boucles d’oreille en accumulation. La magie des arbres pétrifiés maintient en vie un cadavre vieillard. Une boîte de Pandore virale en bas de soie dépenaillés.