Archive for the disparition Category

519. Liz En Sa Cathédrale Enfiévrée De Tumulte : Mère 2/2

Posted in disparition, poison with tags , on janvier 7, 2020 by 1000morts

Sa main sur l’épaule. Droite dans sa robe intacte, comme un écran blanc où se projettent les images de la fuite. Poursuite qui la suit ; public de poussière.

Liz prononce les mots des disparitions. Elle a peur des enfouissements. De la peine infinie. De la magie de la perte.

Elle voyage dans le temps, revit les déchirements les uns après les autres. L’attaque prochaine des figures féminines, leur intolérance dans le liège des renoncements.

Elle croise le goût du métal, s’apprête aux dernières attaques, à ce niveau l’odeur d’eau est étourdissante. Liz chantonne des cris d’animaux, en musique, dans ces corridors de cordes vocales ; elle s’éveille aux secrets, emprunte les passages secrets, révèle l’acanthe enracinée de ténèbres, et revient toujours ici, au croisement des bifurcations, son visage dessiné dans la tourbe, cette odeur de chenilles et de mariages consanguins.

Liz en sa cathédrale de sang, enfiévrée de tumulte, image pétrifiée gravée dans le temps, comme une ligne jetée ici parmi les souvenirs des fins ultimes. Elle tombe amoureuse. Ses genoux qui touchent terre, le tissu déchiré, l’interpénétration du viol et de la culpabilité, toutes ces bouteilles alignées sur les rayons de glaise. Tout remonte le courant des générations. Tout s’effiloche dans les ambitions démesurées et la tranquille émotion d’une médiocrité révélée.

Liz perd le fil des lacs de lave, de l’ouest et du nord, de l’est et du sud, des horloges sans aiguille et des enterrements dans la boue, du haut comme du bas, des injections diagonales, et du poison, du doux poison des racines. Là où le soleil ne fait que se coucher. Où la seule direction est celle du passé, du plus-loin, de l’au-delà.

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509. Séparation Des Bandes-Son Et Des Bandes-Image

Posted in disparition with tags on décembre 28, 2019 by 1000morts

Ses pas d’interzones l’ont menée jusqu’à la chambre au balcon. Figure du dross enfoncée dans les reins de la nuit. Liz absorbe les relents de pierre brûlée et les rêves inaboutis, couchée sur le côté dans une pièce d’égalité. Ici où les brouillards s’échappent par la porte-fenêtre, visage de la ville offerte aux serpents, sous les étoiles doubles, les constellations du mensonge, vertige du sol au sol, sentir à tout pris, Liz noyée dans sa chambre morte, endormie dans sa torture persane. Ici où elle défait le cordon de sa robe et enserre les dieux de l’éclair.

Elle ouvre la porte, ses pas font craquer le plancher du grenier, un corps abasourdi sur la verrière, son souvenir d’épeire apeurée, à peine rassasiée de photons, la peau parchemin, Liz sépare les bandes-son et bandes-image ; pendant que s’épuisent l’énergie et les clartés projetées, elle appesantit sa main sur les réseaux d’exfoliants. Ouvre les paupières du monte-charge.

Liz pénètre dans la maison dans la maison. L’odeur pourpre des draps mouillés, cette chambre qui ne communique avec aucune autre, pas celle à peau de serpent, pas celle des soixante-six gouvernantes, pas les balcons rehaussés de tessons, ici un lit un miroir et des reflets, des reflets sans fin dans les pièces minuscules abandonnées par le sommeil, une ombre aux yeux clos dans le repli d’un couloir invisible.

Elle emprunte le couloir aux mausolées, ronflements dans les chambranles, espaces où l’on copie des exactions, couloirs couleur de marais, placards creusés de murs, bureau des masturbations, chambre des retournements, fantômes cachés dans les replis d’un rideau de douche, miroir des spectacles sans public, Liz descend les marches du frottement, balcons de tessons toujours, placards horizontaux où les arcs-en-ciel viennent mourir, et c’est le paradis des morsures, et c’est la descente aux os de verre, et c’est un goût d’acier sous sa langue, et ce sont les placards escamotés de cendres, et le quadrilatère de mots secrets.

Les carreaux sont froids. Bleus, blancs, parois vitrées, espaces glacés, puis c’est la flamme, les boîtes incendiées dans la pièce aux impressions, les fleurs qui prennent feu, l’odeur de plastique et de vernis qui se craquellent, lignes téléphoniques qui ne mènent à rien, sinon aux hululements le long des poteaux et derrière les masques des nouveaux morts. Liz suit le dessin des serrures jusqu’aux corps de femmes plongés dans l’acide. Ils dansent sur les carreaux de gel. Ils dansent d’un point précis à l’autre, dessinant des véroniques et les six cents passes du seigneur d’absolution.

Jusqu’aux pièces de traduction, où les os se voient à travers la pulpe du bois. Liz pose un disque sur la platine. Compte à rebours les dénominations du temps. Examine ses clients sous toutes les coutures.

Elle passe les jonctions, caresse les corps endormis sur les canapés, les coffres vides, traverse les salles à manger, les portraits trop ressemblants, les photographies d’illusion, et dans les salles où s’entrechoquent des yeux d’os, la musique, les rassemblements du semblable, Liz se couche sur le billard.

Puis c’est la cuisine et dans le hall d’entrée microscopique, Liz hésite.

Ses tarentules internes ont beaucoup plus que huit pattes et deux crochets.

Ici ses huit pattes recroquevillées sur un abdomen du déchirement ; là ses crochets brandis aux fondements même du plâtre et du calcaire. Aux cavernes sous la lune. Aux grandes cités pleines de l’Extrême-Centre.

Disparition.

505. Pour Chant Des Dernières Pyrotechnies Abyssales : Cercle Cinq

Posted in disparition with tags on décembre 24, 2019 by 1000morts

Liz aux courants ascendants. Son étendue dans les caves, armée de piquets et de bois distendus. L’humidité fait briller ses cheveux.

La lumière pliée des lucarnes rebondit sur la craie. Dessine des silhouettes rieuses sur un sol où affleurent les rochers.

« J’aimerais voir les étages », dit-elle.

Sur les présentoirs, les pommes rétrécissent, entrent en elles-mêmes. Sous la poussée du soleil, les racines se rétractent et disparaissent. Le vin tourne. La musique s’évanouit. Liz détache un coude, le froid s’infiltre dans la pierre, l’aube rougit au goût du sang, ses membres s’animent aux dieux du sol, se tournent aux rayons, reconnaissent les traits du squelette muré dans sa camisole de chair.

Haut dans sa robe de voile, en sa communion des vapeurs, Liz opère en cercles concentriques, spirale de réflexions, saumure de visions. « J’aimerais que l’espace n’ait plus la forme de mes yeux », dit-elle. Elle ouvre les placards du vivant. En libère les moineaux éventrés qui s’envolent en tournoyant par la lucarne ouverte.

Petits fleuves de papillons boueux.

Tourbillons d’éclatements sous ses yeux d’univers bombés. Et là, au sommet creux des collines, comme une déflagration percute les murs de terre cuite.

Les ombres reculent autour des faces jumelles.

Explosions miniatures dans le réseau des veines.

Les moineaux asphyxiés se posent sur les courroies électriques.

Dans les couloirs de bronches où l’air circule.

La viande gonfle piquetée de vertige. Et dans son bassin d’acide, Liz traverse les pièces de l’alliage, gravit les échelons, cherche ses prises du bout des doigts, desserre l’étau attouché d’aube, pénètre par effraction dans les interstices noyés d’insectes, et quand ses ongles grattent l’intérieur de sa peau de chaux et de vermine, elle sent cuire la chaleur des dernières pyrotechnies abyssales.

492. Les Étoiles Clouées Au Plafond Des Villas Paranoïaques

Posted in disparition, poison with tags on décembre 11, 2019 by 1000morts

Sur ses yeux les plaques de liège rosi d’aube.

Glass ne veut rien que disparaître dans les interstices. Les villes d’entre les veines du bois.

Sous la protection des dynasties végétales.

Ici a éclaté une bombe nucléaire. Ici dansent les copeaux de peaux irradiées.

Debout il touche presque le plafond du bout des doigts. Dans certains angles, la courbure du temps le replie comme un cadenas. Les ombres y sont plus fortes, plus soutenues.

La lumière du vide par les carreaux qui songent.

Ici les retombées du feu, ici les brûlures de guerre.

Un rêve qui pense qu’il est un rêve. Glass entre deux eaux. Le saphir d’alcool et la mue complète des sauriens. Vitrifié par le sommeil, il plonge au plancher.

Ici le chambranle et les portes sans serrure. Ici le temps ossifié s’effiloche comme une méduse dans son bassin de lumière.

Glass rampe, un chat vaincu, pupilles déchirées dans la longueur, rampe vers la porte au verrou, les artefacts de ses vies antérieures, une gorgée d’alcool qui ne passe pas incendie sa gorge et dessine des nappes phréatiques.

Il se retourne sur le dos. Un os iliaque pointé vers le plafond où creusent les étoiles.

Le plafond des villas paranoïaques.

475. Armée D’Adamantium Dans Un Corps Incomplet : Extrême-Nord (8/4)

Posted in disparition with tags on novembre 24, 2019 by 1000morts

Aux artères où se concentrent les improvisations de North, la voix de l’alcool, cul-de-sac des générations. Quelque chose d’un corps qui aboutit sur son lit d’adamantium, le régolite des aveux, poussière d’ange, souvenir encadré des favoris, trois corps dont un mort, yeux fermés de l’assoupissement toujours, North pense à la sexualité des cadavres, debout dans une rue immobile, il pense au règne des poupées, à la morsure des anophèles, leur vol silencieux au fil des bougies, représentation des mains sans doigt.

Debout sur la grand-place faite de ciel et de mots incomplets, toutes ses formules ne mènent à rien. Cartel de l’or alchimique. Vouloir trop en faire. Une saison d’éther et d’insouvenir.

Comme un poisson susurré dans la tête.

Les recoins de mémoire, raclés pour payer des chaussons de danse.

Tout l’or du monde.

Tout l’or du monde.

Dans un monde de ciel, l’or d’une aube enrage les ailes du cuir. L’orage guette. L’orage mécanique des poings tendus, ceux qui captent l’éclair et reçoivent les piqûres et perlent les sangs abandonnés des mains incomplètes.

Henry North laisse de lui dans chaque incarnation.

443. Sous L’Angle De La Maison-Sorcière I

Posted in disparition, Uncategorized with tags , on octobre 25, 2017 by 1000morts

Matrice convexe, Liz expire son premier souffle derrière les plantations d’amanites et d’anémones. Là où les miroirs se craquèlent et explosent au ralenti sous le sabot des taureaux. Elle vêle son troupeau d’ombres en creux dans la cave de la Maison-Sorcière.

Là où les chiens se nourrissent dans des toiles de jute qui tremblent après leur passage.

Où d’ores les couleurs du nez qui saigne, et déjà le regard de craie noire ne suffisent plus à amadouer les rats et les artifices. Les murs murmurants des couloirs de poussière.

Elle s’y trouve des échos d’inceste. Des branches noueuses perçant la pierre. Des gouttelettes perlant aux pointes. Des humeurs collant aux bacs d’acide.

Et toute cette vie dégoulinante dans les étages intermédiaires. Ces mains qui s’égarent. Ces culs-de-sac qui mènent à tout. La mise en joue du corps. La mise en pièce des organes génitaux. L’éternelle reproduction du même, vision moderne de la parthénogénèse des monstres.

Etendue parmi les flaques sombres, Liz épouse la forme de son âme perdue dans les corridors murmurants de la Maison-Sorcière.

Aux avancées sur la peau, elle oppose la froideur du vin tourné.

Ecartelée, elle pique du nez dans les rangées de pommes véreuses.

La base du triangle se creuse en pointe de flèche.

Liz, sa forme se dilue dans les artéfacts industriels. La craie des carrières. Le poids de la misère en coulures de maisons à un étage, semblables à des dents cariées. Et lentement elle s’efface dans la moisissure de son premier souffle. Et épouse la forme de la Maison-Sorcière. Sa cave comme crypte. Ses celliers comme tentacules. Ses murs de roche comme cantique. Au retour de l’immondice, l’hymne reprend les décombres. Et son corps devient autel sous les collines creuses.

432. Flash En Message Aérien Des Pôles Contraires

Posted in disparition with tags on juin 9, 2012 by 1000morts

Dans l’interstice, la jonction du lustre et de la fresque. Les dimensions se multiplient ; le ciel d’orage peint se transforme en bas-relief, les nuages s’animent, positif-négatif, la distance crée l’union et Syphilis disparaît dans un flash de manganèse.

Aspirée par le grenier au-dessus de la nuit.

430. Le Démon Du Commerce : Syphilis Ourlée Dans Sa Doublure Interne

Posted in disparition with tags on décembre 19, 2011 by 1000morts

Voyez Syphilis, son ombre de jais peignée suspendue au grand lustre, tintinnabulant les perles de verre et les globes incandescents, ses deux mains arrachées aux éclats du grand miroir convexe du corps, et sa concavité peuplée de hantises. Les spectres faits matières, dans l’ordre de la charité.

Voyez Phylis, exposée à la lueur des famines, explosée incessante dans le rythme des danses macabres. Ourlée dans la doublure de son nom.

Silhouette comme balise jetée au lieu du temps. Flottante noyée dans les bras de verre. Le troc des indigènes contre martèlement de leur sang. Voyez, voyez Syphilis échangée pour elle-même, dans un commerce interne qui ne prend jamais fin.

407. Artefact Trois : La Semblance Des Concavités

Posted in disparition with tags on mars 29, 2011 by 1000morts

Il touche l’étoffe, contact des tissus complexes, des parois utérines, des séparations vitales.

Sa vacance, coups de rein, sécrétions de concavités perdurent dans la semblance d’un plaisir volé.

Il s’est perdu pour emporter le panneton : Artefact Trois.

380. En Wier, Totem Des Désaxés

Posted in disparition, torture with tags on mars 5, 2010 by 1000morts

Ses doigts laissaient des traînées alcalines sur les accoudoirs. Puis Wier se leva en vision, ses fins tentacules oculaires frémissant, collés aux portes des cellules, aux judas goudronnés, tournée des grands ducs, succession des cercles, chenil et son odeur, celle des blessures, des entailles, des anicroches dans les couloirs, disparitions, trappes criminelles, comme un collet qui se referme sur sa volonté.

Wier succède aux grognements de la reproduction. En lui l’image du théologien emmuré. Celui qui a légué ses initiales aux corridors du monastère.

La première porte suinte, ses gonds déformés par la poussée interne de sa digestion ; son judas exsude une pâte noire qui s’agglutine au sol ; coulée de sève comme d’une cire de messe inverse. Wier totem des désaxés, procède par éliminations.