Archive pour mars, 2010

382. Plongée Des Tunnels Dans L’Univers De Messie

Posted in reproduction with tags on mars 7, 2010 by 1000morts

A l’aune d’une galaxie, Messaline, ses générations spontanées ont creusé des galeries, des tunnels d’un Plan à l’autre, même les plus éloignés, faussé les anciennes cartes, joué menté perdu regagné la mise et triché, triché, bluffé les règles, contourné les lois physiques, échappé aux barrières, crocheté les serrures, jusqu’à ce que Messaline, en majesté, difforme, concubine éventrée, règne sur la totalité des possibles sans bouger de son trône ; trône elle-même, pour les éperdus, les saints, tous ceux qui, imprégnés d’une savante odeur divine, perforent les mutations et s’assoient à sa droite, en splendeur, souriants sans se corrompre, pour mille ans.

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381. Entrée Du Vitriol Au Visage Des Sorties Chromatiques

Posted in passage, reproduction with tags on mars 6, 2010 by 1000morts

Quelque chose s’est niché derrière sa peau.

Il sent le couteau palpiter près du coeur, puis descendre vers l’estomac, bifurquer, creuser son nid.

Par ondes de plaisir physique. Des paradis interconnectés, où il revoit les ombres de Messaline sans plus se souvenir de son nom.

Il peut se retourner, elle n’est pas là, il n’y a que le jardin, l’étrangeté du jardin dans la pénombre, avec ses animaux taillés, ses buissons à l’affût, la neige de printemps sur un île de l’Extrême-Centre.

Accouché, Chrome maudit, à moitié dans la lumière descendante, se sent guetté, tout ce possible l’effraie. Des foetus de peur le hantent, des bocaux de vitriol, l’instabilité des mondes sans force de gravité, les corps flottant dans leur exosquelette de ténèbre.

Il se voit lui aussi dans un tube de verre, précipitant au contact des composants chimiques, creuset, son oeuvre au noir inachevé mais il est temps, pour lui, de partir.

De chercher les artefacts et rebrousser chemin.

Involuer jusqu’à la descendance. Sauter de corps en corps.

Jaillir comme une falaise.

Sa spéléologie du Levant. Chrome espère, et doute. Mais il sait n’avoir pas le choix.

Alors il martèle encore, et encore, le bois rugueux de sa porte de sortie.

380. En Wier, Totem Des Désaxés

Posted in disparition, torture with tags on mars 5, 2010 by 1000morts

Ses doigts laissaient des traînées alcalines sur les accoudoirs. Puis Wier se leva en vision, ses fins tentacules oculaires frémissant, collés aux portes des cellules, aux judas goudronnés, tournée des grands ducs, succession des cercles, chenil et son odeur, celle des blessures, des entailles, des anicroches dans les couloirs, disparitions, trappes criminelles, comme un collet qui se referme sur sa volonté.

Wier succède aux grognements de la reproduction. En lui l’image du théologien emmuré. Celui qui a légué ses initiales aux corridors du monastère.

La première porte suinte, ses gonds déformés par la poussée interne de sa digestion ; son judas exsude une pâte noire qui s’agglutine au sol ; coulée de sève comme d’une cire de messe inverse. Wier totem des désaxés, procède par éliminations.

379. Monnaie Comme Cheveux Qui Feulent

Posted in commerce, possession with tags , on mars 4, 2010 by 1000morts

« Il est derrière moi, lui et sa fange. » Elle, son ombre s’étalait en effets de style, croissances, oripeaux des erreurs, cabinets de sa curiosité, une écriture malhabile dans la formation des échecs. Sa danse, cette danse-là, une tératogenèse. Messaline, son ombre, cette ombre virevolte, clignote ses doux bruits de cheveux qui feulent, le creux de sa hanche, délimite les fragments.

Elle se vide sur un soupçon, dans le secret des sucs digestifs : « Wier est partout, qui me possède, m’instruit, me dilapide. »

« Il frappe ma monnaie. »

378. Enumération Des Symptômes De La Peste

Posted in maladie, Uncategorized with tags on mars 3, 2010 by 1000morts

Dans le vide aspirant de l’âme qui implose, Wier pense. Les soutanes défilent par vagues, dévoilent leurs ustensiles, les outils du remembrement, les cellules s’organisent en lettres. « Déjà tombés aux vers », articule-t-il dans un piaillement de sexe infantile. Wier sent les odeurs du marais, ses ouailles des roseaux de fonte, qui coulent. Effondrent leurs dynasties du poison. Amassent leurs particules de feu. Et dans la pénombre, c’est la pseudomonarchie de Wier qui énumère ses symptômes de la peste.

377. Dans La Doublure De L’Autre Chrome

Posted in demence, Uncategorized with tags on mars 2, 2010 by 1000morts

Le cœur réduit en cendres, en ce jour de colère, Chrome fait face aux orifices.
Les dépendances regorgent de créatures. S’ouvrent aux premiers venus, les fantômes des flammes passées, dans leurs fourreaux en lamé et les touches pianotantes, des enfants aux yeux fixes, figés dans leurs cygnes, glacés jusqu’aux moelles osseuses, énumèrent des comptines cachés derrière les buissons labyrinthiques. Les princesses du dedans.
Chrome n’est pas encore là, qui attend devant la porte qu’un hypothétique majordome réponde à son butoir. Son échine déjà se hérisse.
Son costume a disparu.
Il ne lui reste que sa peau et l’ombre de la façade.
Et l’arme planquée dans la doublure de son autre personnalité.

376. North Afocal Part Dans Toutes Les Directions

Posted in suicide, Uncategorized with tags on mars 1, 2010 by 1000morts

« On n’a plus le temps de s’effondrer. » Au bar, cette voix sort de nulle part. North a le regard vitreux. Sa rétine n’imprime plus rien. Quelque part en lui, le communisme auriculaire se répand malgré tout, malgré sa soûlographie, en dépit des blocages, des parois internes de son système lymphatique. Une colonie de fourmi passe le long d’une flaque sur le comptoir. Fait un détour, s’en imprègne, repart en zig-zag, shootée aux globules, défoncée aux vomis de stupéfiants. Un nanomorceau d’humanité, reproduit à l’infini, comme dans un palais des glaces.

North émerge mais en miettes. « Humant l’air elle s’élève dans le froid et l’azur des cieux morts. » North à la gueule de bois déteste les puzzles et tout ce qui réactive ses fonctions psychiques engourdies.

« Courir à la chute dans les bouis-bouis de l’armée où l’on trait le lait aigre à l’aune des sergents en bas nylon. » Trop complexe, North veut se tirer une balle.

Ses oeillades afocales se stabilisent. La forme accoudée à ses côtés lui paraît d’abord être lui.