Siphylis ameute ses sujets, la tête de certains se ceint d’étoiles, les talons d’autres écrasent des têtes de serpents dans les abysses d’océans. L’armée se reconstruit, légion après légion, les cohortes s’assemblent, les divisions se forment, les sections d’assaut, toute l’administration du déchirement et de la claustrophobie.
Archive pour août, 2009
184. A La Tête De L’Armée Des Cloportes
Posted in demembrement with tags syphilis on août 31, 2009 by 1000morts183. La Seconde Incarnation De Glass
Posted in torture with tags glass on août 30, 2009 by 1000mortsSuspendu aux menottes, le Rouquin se masse mentalement les poignets. Ca sent le roussi, se dit-il. Ca sent la braise et le feu de camp moite à l’aurore.
– Tu ne crois pas si bien dire, mon chou.
– Quoi ?
– Détends-toi.
– Facile à dire. Qui parle ?
L’homme barbu se lève de sa chaise près de la fenêtre et s’approche de Glass, jusqu’à ce que les flammes, à l’autre bout de la pièce, parviennent à éclaire quelque peu son visage. Où Glass ne voit, même de si près, que de cavités de plomb pour les yeux et ce bas de visage prolongé en pointe. J’espère que c’est un barbe, pense-t-il. Merde, j’espère que ce n’est qu’une barbe.
– Tu veux jouer, mon chéri ? C’est ça, tu veux jouer ? Tu vas jouer.
– Attendez, il y a maldonne, là. Et de un, je ne suis pas ton chéri, mon grand.
Les puits oculaires paraissent s’éclairer. J’espère qu’il a juste bougé la tête, cogite-t-il. J’espère qu’il a juste bougé la tête et que le reflet du feu arrive aux pupilles.
– Et de deux, tu vas être gentil et me faire descendre de là, ça commence à mordre dans la viande et j’ai la peau qui marque.
– Ne te fais aucun souci, amour. Tu vas bien t’amuser.
L’homme barbu recule et sort du rayon d’action de la cheminée. Ses pupilles, pourtant, réfléchissent davantage encore la clarté jaune et sauvage.
– J’ai de nouveaux amis pour toi. Ils sont impatients de faire ta connaissance.
181. Toutes Ces Ruelles Où L’On Marche Invisible
Posted in maladie with tags wier on août 28, 2009 by 1000mortsToutes ces rues où il marche invisible. Où son fléau balaie les trottoirs et ceux qui s’y dressent. Son propre rythme cardiaque fait d’autrui au mieux un bas relief, au pire un objet reculant. Invisible est faux : ses enfants éclosent sur les membres, derrière les nuques, le long des visages, autour des yeux et des sphincters. Colonisent les viscères. Répandent leurs spores, défis jetés, dés, Wier expose ses entrailles crucifié emplissant le carrefour unique de la cité de son engeance.
179. La Porte Au Bout Du Doigt
Posted in mutilation with tags north on août 26, 2009 by 1000mortsLa respiration sur sa nuque, North sent une présence.
Il lève la main jusqu’à ses yeux, considère la coupure au milieu de la dernière phalange de l’index gauche, rougie près de l’ongle, une partie n’a pas bougé, l’autre s’est redressée comme un morceau de moquette près de s’enrouler en dehors.
Cette porte ouverte, se dit-il. Ce passage vers mon moi le plus intime, plus intérieur que Dieu lui-même ; cette porte ouverte, pense-t-il, peut me mener dans les couloirs du Canyon Bleu.
178. La Valeur De Chrome Est Zéro
Posted in commerce with tags chrome on août 25, 2009 by 1000mortsLes Passages s’offrent au mieux-disant. Pas de monnaie, pas d’échange. Bien souvent, il faut se vendre soi, ce qui recèle le double avantage de voyager plus léger et de pouvoir se racheter au Dernier Mont-De-Piété.
177. La Boulette De Papier Chiffonné Qu’Est North
Posted in disparition with tags north on août 24, 2009 by 1000mortsCes créatures n’ont pas de matière, conclut North en reposant les jumelles sur l’appui de fenêtre. La vitre vibre faiblement, on entend des chocs sourds, la maison réagit, son épiderme se laisse parcourir, grignoter, Henry North lisse sa barbe, lentement, très lentement, d’une seule main ; l’autre fouraille, fébrilement fouille ses poches. Quelle différence entre ses hémisphères. Quelle transition d’un ventricule à l’autre, quel pont pour relier l’inconciliable ? Son identité déchirée. Roulée en boule et jetée dans les chiottes de l’Histoire.
176. Wier Renifle L’Odeur D’un Souper A L’Echelle D’Une Cité
Posted in maladie with tags wier on août 23, 2009 by 1000mortsSur la crête, les genoux dans le sable, Wier contemple son futur grand oeuvre. Dans ces artères, il voit déjà la gangrène. Ces quartiers qui tourneront à l’aigre. Ces tanières où le lion dort avec l’agneau, verront celui-ci égorgé par celui-là, et mis en pièces. L’homme aux cent mille démons souffle sa haine fétide. Une vague de stupeur à laquelle rien ne résiste. Et plus que tout, une maladie vénérienne qui s’attaque à la glande pinéale, déforme les ondes alpha du cerveau et dresse les morts contre les vivants dans ces attouchements qui composent son ordinaire. Wier renifle l’odeur du souper dans ces rues que rien, encore, ne vient troubler. Les mêmes images, les mêmes éternelles images animées se projettent déjà dans son cinéma intérieur. Il pourrait presque, désormais, après ces lustres d’activité sans relâche, se contenter de cela : le fantôme étale d’un passé toujours renouvelé. Le souvenir rétinien de son Mal quotidien. Il y manquerait le goût métallique sous sa langue. Surtout l’exquise douleur.
175. Le Guetteur De Doubles Qui Sont Un
Posted in operation chirurgicale with tags north on août 22, 2009 by 1000mortsAu puits où les fauves vont boire, North observe à la jumelle les épanchements disjoints des siamois originels.