285. L’acier Viral Du Nom De Chrome

Son visage d’émacié sent l’aiguille des sueurs, les prodromes de la colère, Lodger droit comme un phare de haute mer, brave, contrecarre. Ses yeux sont vides mais il se fait une idée imparfaite des couleurs ; il mélange ça avec de la musique. Il vibre excepté des mains, reprend son souffle pour le perdre aussitôt, sa fréquence est celle des corps, décidément, sans forcément le vouloir.

Sa descendance s’active en flots écumeux. Certains de ses fils baignent çà et là ; d’autres rassemblent, empilent ; d’autres se recueillent ; d’autres encore lavent les murs, noient les sols, grattent, épongent, redressent, réorganisent la colonie. Renouent les connexions. Raniment les terminaisons. Et au coeur de la termitière, Lodger, comme un passager, un hôte, dressé telle une stèle, imagine ses anathèmes, ses tortures de l’oreille interne, énumère ses ustensiles.

Il s’est passé quelque chose, un détail lui a échappé, sa litanie s’est interrompue et des corps ont explosé. Le réfectoire comme partition inachevée. Des notes de sang littérales ponctuent les murs. Une image s’impose, celle d’un visage très pâle, un homme, cheveux noirs, les yeux brillants de celui qui est déjà tellement mort, tellement souvent, et cette tonalité hagarde dans le mouvement de son aura/métal.

Laisser un commentaire