324. Passage De Chrome Déchiqueté Par Des Crocs

Le vent soulève ses cheveux noirs, corps qui ondule, yeux à trop voir, aveugles. Ses vêtements noirs, blancs, volètent. La gravité d’un instant, d’ores abasourdi par l’élévation et déjà appesanti par le vol. Sa serpentance démarre lentement, gentiment, il pourrait encore battre des ailes ; les nuages sont gorgés d’eau mais secs à sa gorge. Ils se percent à son passage, vomissent leur moiteur sur un sol qu’ils imaginent. Au centre de tout, en contrebas, ce point vers lequel il chute, ce point unique de l’alunissement en plein jour. Sa statue de saint Pierre, ce regard oblique, qui oblige à détourner le visage ; cette certitude de l’erreur. Tout s’accélère, Chrome se jette à toute vitesse vers la meute enragée, babines bavantes, crocs urticants, griffes, lames, tout un hérissement de pointes et de tranchants dressés vers sa pauvre enveloppe si facile à la scie, au scalpel, mais Chrome n’est plus là, ce qu’il était n’est plus, Chrome a disparu dans un flash de magnésium ultraviolet.

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