Sa silhouette parsemée de hérissures comme des clous. Vengeance du contre-champ, douce douleur petit à petit qui atteint les rétines.
Rouge sur Chrome, le soleil des désossés.
Il avance parmi les ronces, s’empiffre de lumière, laisse la lenteur mordre ses bras qui glissent parmi les ronces. « En ces nouveaux territoires je ne suis personne ; en ces nouvelles contrées je ne suis rien. » Les caches d’armes sur l’île Art déco, contrebande des goules, Chrome en manière de coup de soleil, de brûlure d’estomac, ouvre enfin les yeux.
Les vibrations des couleurs, la danse de chaleur qui parcourt les distance, au visage de l’éternel couchant.
L’océan derrière lui, qu’il sent sans se retourner ; devant, la jetée, le ponton, des barques plates, un bâtiment de bois brut en longueur, ensuite un chemin qui se perd en disparaissant derrière une avancée rocheuse, puis la falaise, droite comme un précipice supérieur.
Chrome prend conscience de son mouvement juste avant de s’ébranler. Il hésite à explorer le bâtiment de plain pied, il en subodore les cadavres, les crânes géants qui explosent en aboyant, les fusils planqués cependant, des fusibles d’énergie, assurances sur la mort, des rats infectés, l’expression du contrôle, musiques et cynclintros du blafard, la vermine grouillant dans la paille et les caisses de bois. Il entrevoit les pieds de biche, la gnôle et les antiquités égyptiennes, la volonté du triomphe, occultisme au rabais, spirites en solde.
Chrome prend ses jambes à son cou et s’effondre en un spasme.