532. Lianes D’Anguilles Sous Un Ciel De Haute Tension : Attachement 1/2

Pas creusés dans le sable. Le parfum des réservoirs dans la nuit nouvelle, ses doigts dansent des cris rauques. Ici, Liz entrevoit des lueurs de lune pleine. S’y détachent des contours de plantes grasses, au-dessus des murs des forêts de lichens, et certains insectes changent de couleurs quand elle s’approche, des bouches sur la peau, yeux aveugles sur corps articulés, un abdomen en forme de feuille, sur sa tête une couronne d’antennes, les yeux immenses de Liz captent les ondes courtes des animaux de larmes.

Elle gravit les sentiers, déguisée d’ombre, entourée de méduses, le lent courant des lamproies comme une garde.

Sous ses mains les murènes.

Son cœur bat comme un clou qu’on plante.

Ongles démesurés dans sa peau de sirène.

Outre gonflée piquetée d’orage, s’agite dans la fumée.

Dans les ruelles des villes peuplées d’esprits, laitance des jardins suspendus, des lianes d’anguilles traversant un ciel sous haute tension, et au-dessus du ciel la pénombre calcifiée, le doux vrombissement du sang qui coule, le drone des piqûres répétées, une vibration sous la langue, Liz parle le langage du bois des veines, tous ces câblages reliant les jardins, elle marche dans les voies sans issue, traverse les parois poreuses du matin, jusqu’aux statues silhouettes recouvertes de fourrures et de masques, choisir celui qui guérit, planter la griffe dans la terre, faire face au soleil levant, offrir un lambeau de peau pour faire venir celui qui vient, et brûler plantée sur les croix d’osier qui énumèrent les six cents voyelles de son nom de chair.

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