Ils intervertissent leurs croisements.
Changent de fuseaux horaires.
Où les autolames se rejoignent.
L’amour plongé dans son crépuscule, sous le ciel unique, les heures qui défilent, leur mélange dans l’estomac, assimilées aux coquilles frontières des limaces, sur sa peau la trace humide du désespoir et du sommeil dans le même lit, Liz sans le regard, au profond de la maison, elle baille un soupir de présence, chat qui brise, vaisselle dans les placards dérobés, dans les sous-sols blanchis à la chaux la lumière se suffit à elle-même.
Elle entend les respirations.
Échange un soupir pour un autre.
Et cet homme croisé au détour d’un couloir. Son labyrinthe sous le dôme, voyage imaginaire au soleil levant. D’ores les déserts perdus parmi les fleuves ; déjà les îles flottant sur un flot d’acier rouillé.
Des stères de doigts.
Le matin a un goût de schiste qui brûle.
Savon de graisse humaine.
Liz glisse ses doigts dans les anfractuosités.
S’enfonce dans les interstices de la colline. Transition de la pierre du noir au violet avec les heures. Elle récolte les dessins de mots. Sa robe en coupe.
Pendu au passage des voies marines.
Elle dort dans son lit de sûreté. Sous la verrière du changement.
Ses pensées font des fils d’histoires. Des chapelets de rivières. Où les serpents découpés ne peuvent se reformer un corps. Sous les étoiles qui percent les plafonds, elle avance vers le jardin. Dans les soupirs des peaux noircies par la suie calcaire. Estafilades de roses drapées d’épines. Au centre du voyage, quelqu’un doit être.
Les hommes coupent et portent des pierres à leur image.
S’en vont dans leurs demeures au bord de la ville.
Servent jusqu’à la mort, offrent leurs enfants sur l’autel de la colline, comptent les secondes. Les secondes.