Son peuple délimité du ciel.
Sur ce carré de trente mètres sur trente, toute une civilisation réduite à néant.
Parcours des musées morts, d’une tombe à la suivante, d’une croix à l’autre, un nom suit un nom, des lieux et des prénoms, des hommes et des femmes suturés de murmure, le bois et la terre sèche comme une obole, Henry North roi païen d’un parterre de rocs, chimères bois et terre, le goût de la cendre, le vent qui pousse les boules de poussière, le canon des volutes sèches, le roulis des bateaux qui n’ont jamais vu la mer.
Une goutte d’eau salée sur sa croix incertaine.
Henry North, silhouette sèche, tête et corps, bras tendus, deux dimensions de bois veiné de noir, émaux des eaux fortes, vagues de violons, lancinantes comme une marée sur une terre intouchée, le lichen du temps abasourdi, reniflements, les six cent soixante-six pleureuses professionnelles, toits et tessons, demeure du chancelier, cinéma d’acteurs allemands, l’homme aux yeux du globe, maladie vénérienne, ses yeux sont immenses mais il ne voit pas, pornographie des maladies vénériennes.
North accompli dans la fatalité de son intestin grêle.
Ici gît la perte et le commencement.
Crocs en batterie derrière la porte entrouverte.
Et dans son territoire insensé, Henry North pointe vers le cardinal tellurique. Et joue son âme éternelle au vieux tarot du diable.