396. Second Cercle De Résurrection
Elle avait cette clarté si particulière, cette translucidité dans son cocon, de son cadavre sourdait un parfum gigantesque, des champs de pavots et de tristesses, pensées, roses blanches, magnétisme des enclos, le temps cloué sur la porte de la grange, le temps figé une bonne fois pour toutes, dans le gel des vaisseaux sanguins, la souvenance et le meurtre, elle avait cette transparence de sainteté, la patience des transfigurés, énumérant ses six cents noms en faisant valser les guéridons, la perfection des clous, agitant les soixante clochettes du brin d’herbe dans ses cheveux, sur un Plan sans goutte d’eau, la prouesse de l’afflux d’oxygène, surveillance des semences, Messaline bienveillante envers son clan, magnanime face à son champ de pavots génétiques, souriante, l’envers d’une écorchée : juste une peau, immobile et sans faille, pure image d’un rêve de souvenir, glacée dans l’âtre et l’éther, et la moiteur de sa progéniture.
Révérée comme un prophète, créatrice d’une nouvelle cosmogonie, génitrice des enfantements à répétition désormais, la machine s’emballe, voici venir le temps de l’exponentiel, échos d’insectes, claquements de pinces et frottements d’antennes, morsures et dards, mais pas Messaline, non : Messie cryogénisée parfaite en son embrasement d’iceberg. Sorcière des névés. Figure tutélaire du nouvel ordre. Mais étrangère à cela : une icone de givre figée dans un hallali d’éternité.
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