282. La Procédure Des Suicidés

Il émerge dans un sursaut, comme un presque noyé.

Sa carcasse est immobile, pourtant il se sent happé vers le haut, le haut de l’immeuble où il n’y a plus rien.

Ses yeux le brûlent, en face le regard n’est plus, ses paupières sont lourdes, l’abrutissent.

Il palpe ses poches, vides.

Sent le vent chargé d’éther et d’iode.

La lune s’appesantir elle aussi, sur sa nuque, son soleil chaud des étés du mercure.

Le Rouquin en a pris pour vingt ans et se relève, craquant comme une écharde, retrouve la rue déserte.

Rentre chez lui, claque la porte, traîne une chaise râclante près de l’unique fenêtre et s’y assied, posture du cadavre, de Jésus-Christ, dans un appel de rouge-gorge aux projectiles.

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