027. Enfant Du Maïs
Nile referme la boîte, quelques choses s’entrechoquent à l’intérieur. Haut-le-cœur, il manque de gerber sa soupe de bettes sur la commode en bois de cerisier. Ce seraient alors des coups de ceinturon, ce seraient alors la haine, le cancer de la détestation, ce seraient les hyènes et les corbeaux de l’avilie splendeur du couchant. Nile garde ça en tête, va se coucher dans sa chambre minuscule, et projette au plafond la tendre description du futur malheur. Son père, abattu comme un chien jaune, le foie malade, son père, vagissant comme un nouveau-mort-né, son paternel vautré dans sa merde liquéfiée, son pantalon sur les chevilles, honneur au plan Byble, la civilisation du maïs et de la mort, de la pourriture, du soleil invaincu qui tourne à rebours, se couche à l’est et se dresse au ponant, la ville Byble qui se déploie, certaine, autour du Waldorf Astoria des spectres, son père, enfin, attaché aux barbelés sur la chaise de la salle à manger, gavé de grains de maïs comme une oie jusqu’à ce que les yeux explosent des orbites et que chaque pore semble contenir son petit cube jaune arrondi, et Nile le fourre dans le four à chaux jusqu’à ce qu’il éclate comme une piñata d’enfer.
janvier 6, 2010 à 4:01
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