020. Les Poches De Johann Wier

Toute la troupe rassemblée à mi-chemin entre ciel et terre. L’autel est dressé, le velours y combat le satin, l’odeur pénètre les canaux oculaires, l’odeur, l’odeur des ongles arrachés. L’obsidienne joue sur le double sens des mots prononcés et tus, le basalte officie aux fondations, une manière de hauteur.

Profusion : son nom est légion. La victoire en surplomb. Et c’est une cacophonie qui prend le pas sur l’avancée des dramaturgies. La victoire des sans-sens. Le démiurge des belettes. Le duc de la peste. Parmi ses familiers : l’aconite. La fleur aux chiens. Décoction de flèches empennées de plumes de cyclopes. Les carquois sont pleins jusqu’à la gueule. Les dents sont prêtes à ronger leurs liens. Réduire les battements cardiaques, diminuer la pression artérielle, circonscrire l’inflammation. Empoisonner l’eau des conquérants.

Accouchée par césarienne, la meute s’ébroue à l’aune du crépuscule. Les montagnes oculaires se détachent sur le noir marqué de lait rougi. L’air et l’onde sont électricités. La fréquence des couleurs s’estompe, laisse place aux quilts du jais. Plus un grognement, et déjà l’heure approche de se retrouver seul face au vide.

– Amants de la nuit contrariée…

Au sommet entre les pierres, au pied des cimes, l’argent sent le soufre, et les poches de Johann Wier sont pleines à craquer.

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Une Réponse vers “020. Les Poches De Johann Wier”

  1. […] Les Poches De Johann Wier By 1000morts Post numéro 20, où le premier paragraphe est une évocation de certaines salles (fantasmées ?) du château de […]

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